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La Ballade des Historiques Anonymes
La Ballade des Historiques Anonymes Qui se souvient de l’avènement de Castro ?
Mieux encore, qui a en mémoire la lutte de la Catalogne en 1939 ou le nom de Francesc Macià ?
Si quasi plus personne n’en a désormais souvenance, Ivan Fox et Anton Tarradellas ont choisi de se plonger dans leurs racines.

Dans une sorte de devoir de mémoire envers les combattants catalans, ils nous parlent des chemins de l’exil ou de la rébellion empruntés tous ceux qui ont fui le régime franquiste. 
Leur propos est aussi un plaidoyer pour tous les déracinés, apatrides, demandeurs d’asile et autres réfugiés.
Pour mieux nous en faire percevoir le douloureux et l’épique, Ivan Fox et Anton Tarradellas nous proposent un texte quasi choral.
En fil rouge, nous suivons les pérégrinations du grand-père de ce dernier.
Fuir ou résister tels étaient les seuls choix de Josep Tarradellas i Joan, comme ils le sont encore aujourd’hui à tant d’opprimés ou de révoltés.
Toute une série d’histoires et anecdotes, récoltées de-ci de-là ou découvertes dans les archives nationales, vient s’y entremêler.
Portraits d’inconnus ou de méconnus, cette Ballade des historiques anonymes est comme une mosaïque de personnalités, de visions, de sentiments, de rancœurs et de résignations.

Comme quand nous regardons, de très près, ces petits morceaux de faïences colorés, notre regard est attiré par l’un où l’autre chatoiement, mais sans vraiment avoir de recul ou de vue d’ensemble.
C’est ce qui nous manque dans cette pièce.La Ballade des Historiques Anonymes
À peine s’intéresse-t-on à une bribe de récit qu’il s’estompe pour laisser place à une nouvelle image, à une autre anecdote. Le lien entre les saynètes et entre les personnages est très ténu, voire inexistant. 
Un peu comme dans le proverbe Qui trop embrasse mal étreint, les deux comparses semblent s’égarer (et le public à leur suite).  Mis à part dans la dernière tirade d’Anton Tarradellas leur message reste confus.
L’accent espagnol prononcé d’Ivan Fox, s’il fait très réaliste, perturbe également par instant la bonne compréhension du texte.

Julie Annen, avec la collaboration artistique de Lisou De Henau et Peter Palasthy nous offre un décor intéressant, manipulé à vue, des images vidéo des bruitages et des jeux de marionnettes. Sa mise en scène est légère et délicate pour mieux mettre en valeur les deux acteurs et leur récit.
De même, on perçoit la fougue d’Ivan Fox et Anton Tarradellas, leur attachement et l’importance qu’ils accordent à la transmission et au devoir de mémoire, mais cela ne suffit pas à effacer l’impression frustrante de ne pas avoir tout perçu de cette Ballade des historiques anonymes et d’en avoir laissé échapper l’essentiel du message.

Spectacle vu le 28-09-2011
Lieu : Espace Magh

Une critique signée Muriel Hublet

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