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Le Journal intime de Sally Mara
A l’ombre d’une jeune fille en fleur
Une jeune ingénue Irlandaise se confie à son journal intime.
À l’aube des premiers émois amoureux, elle est comme toutes les filles de son âge, timide, intriguée, innocemment provocante, délicieusement gauche et désireuse d’explorer sa sexualité frémissante.
Cette intrusion dans ses rêveries, ses espérances et ses frustrations est piquante.
Mais à cette (fausse ?) candeur, s’ajoute son vocabulaire involontairement grivois.
Sally écrit, pour ne pas en oublier la pratique de la langue de Molière qu’un précepteur plutôt coquin lui a inculquée.
Totalement inconsciente de ses lapsus polissons, la demoiselle nous emporte dans son petit monde, peuplé de personnages cocasses ou salaces et d’expressions plutôt alambiquées et drôlement judicieuses.
Raymond Queneau (le papa de Zazie) nous offre un texte impertinent, mais surtout un festival de mots.
Il jongle avec les juxtapositions, les inversions, les redites et les sous-entendus pour nous entraîner dans un troublant vertige sensuel et décoiffant.
Bernard Damien a adapté le livre pour la toute jeune Lior Desamory.
Le Journal intime de Sally Mara est sa première scène et son premier contact avec le public à l’occasion du Festif’Festival : La Parole est aux Jeunes Z'Artistes.
Son interprétation de Sally, entre impudence et innocence, semble encore un peu retenue et timide, de bien petits défauts qui disparaîtront avec l’habitude des planches.
Mais déjà prometteuse, elle navigue habilement entre bites d’amarrage et rambarde soyeuse.
Piquante et aguicheuse, elle nous fait (re)découvrir Raymond Queneau, son humour allusif et sa faconde bourrée de fantaisie.

Spectacle vu le 18-10-2011
Lieu : Théâtre du Grand Midi - XL

Une critique signée Muriel Hublet

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