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Le tour du monde en 80 jours
Le tour du monde en 80 joursNi plus, ni moins …
Jules Verne a bercé tant d’enfances et continue aujourd’hui encore à faire rêver petits et grands.
En montant Le Tour du monde en 80 jours, Thierry Debroux vient titiller notre imaginaire et propose un spectacle pour tous, intergénérationnel comme le dit ce mot si à la mode.
Pourtant, de prime abord, adapter au théâtre un roman de trente-sept chapitres, un voyage initiatique qui traverse les cinq continents, dont l’action se passe à Londres, à Paris, à Bombay, à Calcutta, à New York ou  à Yokohama, un périple qui voit les héros se déplacer en train, en bateau, à dos d’éléphant, en ballon, un récit aventureux fait de rencontres avec brahmanes, lutteurs de sumo, gentleman anglais, capitaines au long cours, thugs, Sioux, colonel américain, paraît une fameuse gageure.
 Le résultat est là, magnifique, plein de fraîcheur et de fantaisie.

Pour réussir un tel tour de force, le tout nouveau directeur du Théâtre royal du Parc s’est très bien entouré.
Thierry Janssen signe l’adaptation du texte.
Il y distille toute une série d’anachronismes cocasses, d’apartés avec le public ou de discussions avec les accessoiristes.
Si l’on peut, après coup, se demander l’utilité d’ajouter des références à Titanic ou à Nokia, force est de reconnaître que l’écriture est vive, dynamique et fluide.
Ronald Beurms a concocté une scénographie splendide, audacieuse et inventive.
Son décor n’est qu’ingéniosité et mouvements.
Le décrire ou vous en révéler les secrets serait vous priver d’une partie de vote plaisir de spectateur.
Pour jouer cette multitude de personnages, neuf comédiens seulement.
Alain Leempoel est le flegme anglais par excellence et offre à Philéas Fogg tout le délicieusement compassé de l’élégant gentleman.
Jasmina Douieb, que l’on a souvent croisée dans des rôles sérieux, surprend et séduit en princesse Aouda, pimentée d’un petit rien clownesque très second degré.
L’inspecteur Fix de Stéphane Fenocchi rend merveilleusement bien toute la maladresse pataude et bourrue d’un homme aveuglé par ses principes.Le tour du monde en 80 jours
Dans ce quatuor de base, il est impossible de résister au Passepartout d’Othmane Moumen.
Jules Verne lui fait vivre maintes mésaventures, le comédien les transcende littéralement, leur donne vie dans un numéro d’acteur bluffant de bout en bout.
Pierre Poucet, Gérald Wauthia et Xavier Percy se glissent dans plus d’une trentaine d’autres personnages allant de l’agent de voyage belge à l’irascible Colonel Proctor, en passant le charmeur de serpent ou le consul chasseur de moustiques.

Spectacle volontairement populaire, Le Tour du Monde en 80 jours ne manquera pas de vous séduire.
Thierry Debroux prouve une fois de plus que le théâtre à grand spectacle n’est pas mort (quoi qu’on en dise) et mieux a encore de bien belles soirées à nous offrir.

Spectacle vu le 22-09-2011
Lieu : Théâtre Royal du Parc

Une critique signée Muriel Hublet

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