Finement amenée, intelligente, sans jamais être indigeste, pimentée de quelques moments d’humour et d’émotions, la pièce est comme un compte à rebours. Partant de l’allégorie qu’il faut faire accepter son plan de vol pour décoller et se mêler aux autres avions dans le ciel, Didier van Cauwelaert imagine que Napoléon III doit déposer un plan de vie et le faire valider avant d’obtenir l’autorisation de naître.
Jean Luc Duray opte très librement pour un décor et des costumes hors toutes références, mélangeant sans hésitation styles, genres et époques.
En se glissant dans la peau d’un visionnaire cavaleur, d’un roué politicien, mais aussi d’un homme épris de liberté et de justice, pétri de contradictions et de faiblesses, humain derrière sa carapace impériale il s’offre une occasion de jouer sur tous les registres.
Dans le rôle d’une vieille conseillère coincée et quelque peu obtuse, Denise Schwab veut lui faire réécrire son avenir, assouplir certains angles, atténuer la portée de certaines décisions, aider l’Empereur, l’Homme d’État à laisser derrière lui un autre souvenir que celui du coureur de jupons, qui a mené la France à la défaite de Sedan.
Réussira-t-elle à adoucir son futur destin et celui de son épouse Eugénie de Montijo (Muriel Audrey) ?
Le Rattachement est une série d’allers-retours dans l’Histoire, composés de musique, images et scènes jouées.
Amours, reproches, jalousies ou intermèdes cocasses (notamment quand Denise Schwab se glisse dans la peau de quelques-unes des impériales maîtresses), rires et larmes sont au rendez-vous d’un spectacle attachant et séduisant.
Spectacle vu le 16-06-2012
Lieu :
Théâtre de la Flûte Enchantée
Une critique signée
Muriel Hublet
Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF