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Amour(s) secret(s) (The Pride)
Amour(s) secret(s) (The Pride) Alexi Kaye Campbell considéré comme un dramaturge prometteur outre-manche aborde sans fausse pudeur l’homosexualité masculine.
Il fait un parallèle entre 1958 et 2008.
La vit-on mieux cinquante ans plus tard ?
Les esprits ont-ils changés ?
L’intolérance a-t-elle disparu ?
En 58, Philippe (un Olivier Massart tout en retenue), marié à Sylvia (une Sabine Haudepin un peu inégale), rencontre Olivier (exellent Alexi Goslain), auteur des livres que son épouse illustre, découvre et tente de refouler son homosexualité.
En 2008, Olivier a une sexualité plus que débridée.  Il se fait larguer par son ami Philippe lassé de ces sempiternelles incartades.  Sylvia (dont le rôle semble peu clair) va tenter de rapprocher le couple.

Le douloureux dilemme du Philippe des années 50, son combat intérieur contre la bienséance ambiante et ses besoins considérés par ses contemporains comme anormaux, interpelle et séduit.
La vision stéréotypée qui fait de l’Olivier d’aujourd’hui un obsédé sexuel, un consommateur glouton et égoïste, qui préfère la jouissance de l’instant présent au respect et à l’amour d’un partenaire fidèle agace au plus au point (même si paradoxalement Alexi Kaye Campbell la traite avec beaucoup d’humour).

A l’image du décor sobre et fonctionnel, la mise en scène de Tanya Lopert est feutrée et mesurée.
Malgré cette impression de lenteur, voire de componction, jaillissent de vraies petites perles d’émotion des nombreux silences et non-dits.
Seules les apparitions de Didier Colfs (le troisième homme) amènent un flux rafraichissant par leur côté volontairement détonnant.

Si Amour(s) secret(s) n’est en rien révolutionnaire pour les esprits ouverts, il sera simplement une salutaire piqûre-rappel qui fait comprendre que rien, jamais, n’est acquis.
Ce spectacle très ambivalent provoque des réactions parfois exacerbées, n’est-ce pas cela aussi le théâtre : inciter à réfléchir, voire à méditer sur nos comportements, nos préjugés et autres aprioris.

Spectacle vu le 27-09-2011
Lieu : Atelier Théâtre Jean Vilar

Une critique signée Muriel Hublet

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