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Les hommes préfèrent mentir
Les hommes préfèrent mentir   Après le succès des Belles-sœurs, le Théâtre des Galeries nous propose une nouvelle pièce d’Éric Assous.
Le propos de départ reste un dîner, des invités un peu dissonants, l’imprévu perturbateur avec, inévitablement, une avalanche de mensonges et une pluie acide de vérités amères.
Dans cette pièce chorale qui met en scène des couples… interchangeables, il sera question de menteries, de cocufiages, de tromperies et surtout d’incapacité à assumer ses envies, ses besoins et les conséquences de ses actes.
 Avec virulence et causticité, à grands coups de répliques souvent percutantes, Éric Assous dresse un constat cynique et drolatique du   couple et ses relations houleuses.
Il illustre habilement les mots d’Alfred de Musset Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches méprisables… et sensuels.

Simon (un Pierre Pigeolet délicieusement dégoulinant de veulerie), brillant psychanalyste, est marié depuis huit ans.
Avec son épouse Olivia (discrète Ailyn Yay), ils viennent d’adopter un petit garçon alors qu’il a une relation extraconjugale avec Anne-Catherine… enceinte de six mois.
Cette dernière en a marre, elle veut des réponses et un avenir commun.
Acculé, Simon doit enfin tout avouer ce soir.
Mais cette soirée d’aveux ne sera qu’une accumulation d’imprévus.
Olivia a invité trois célibataires dans l’espoir de caser sa meilleure copine dans les bras d’un des amis de Simon.
Aurélie (superbe Catherine Claeys) grande nunuche pochtronne, Sam (un excellent Frederik Haùgness tout en force, en délicatesse et pudeurs) un homosexuel qui n’ose affronter sa vérité, Richard (impeccable Bernard Sens) sorte de M’as-tu vu caustique et sa toute jeune épouse Madison (Fanny Jandrain glacialement snob jusqu’au bout des ongles), richissime future comédienne, envahissent l’appartement avec toute la vigueur, la maladresse et l’énergie de chiots déboulant dans un jeu de quilles.Les hommes préfèrent mentir
Le dîner sera mouvementé et plutôt riche en surprises, surtout quand Anne-Catherine (une Maria Del Rio un tantinet too much), lasse d’attendre une réaction de son amant décide de se charger elle-même des révélations.
Comme dans Les Belles-sœurs, Martine Willequet nous offre une mise en scène sobre, efficace et dynamique.

Les rires en cascade sont donc au rendez-vous avec cette comédie de mœurs (parfois dissolues) qui épingle l’homme et ses (grandes ?) lâchetés, mais aussi l’égoïsme forcené actuel en vous invitant à un croustillant dérapage et déballage conjugal.

Spectacle vu le 14-09-2011
Lieu : Théâtre Royal des Galeries

Une critique signée Muriel Hublet

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