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Le Roi Lune
Une superbe reprise pour clôturer en beauté l’année 2006.

Un spectacle primé plusieurs fois dont le Prix du Théâtre en tant que Meilleur Acteur en 2005 conjointement pour Julien Roy et Benoît Van Dorslaer.
Au vu d’un tel Le Roi Luneplébiscite, la critique devient difficile et il y a de quoi.
Thierry Debroux (l’auteur) nous livre un récit très documenté sur Louis II de Bavière.
Mais bien plus qu’une simple biographie, il nous plonge dans l’univers tourmenté de ce roi très particulier.  Un homme qui longtemps a vécu comme en ermite, invitant le soir à sa table rien de moins que les défunts fantômes des grands de ce monde.
Un homme que sa folie a mené à la destitution et à l’internement, pour finir noyé … dans 60 centimètres d’eau.
Un personnage dérangeant et tout à la fois attachant, ses mots sont de perpétuelles volte-face et surtout d’une rhétorique très naturellement à l’épreuve de toute logique classique, un  personnage à l’humour cinglant et cynique, volontaire, exigeant, tourmenté, agressé et finalement très clairvoyant.
Un homme au destin étrange, fascinant, un Roi Fou plus connu pour ses châteaux que pour son amour de la beauté et des arts.
Un homme probablement trop épris de ceux-ci, trop exigeant et donc considéré comme inadapté pour son temps, qui probablement aujourd’hui, serait considéré comme un mécène généreux doublé d’un visionnaire.
Mais Thierry Debroux nous livre surtout un passionnant dialogue entre Louis II (Julien Roy), son ministre (Benoît Van Dorslaer) et son compagnon-confident du moment (Alexandre Tissot).
Le premier va obliger le second à partager son repas et ensuite à se livrer au procès de… Louis II.
Une situation qui ne manque pas de piquant et surtout qui ne sera pas avare en retournements.
Le spectateur eLe Roi Lunest en permanence mystifié, l’inattendu succède au surprenant, le rire au drame. 
Le Roi Lune est un véritable jeu de dupes, superbement interprété et mis en scène dans une scénographie sobre (une simple table de banquet rempli l’espace scénique).

Toute l’importance est ainsi rendue au texte et à l’excellence du jeu des trois acteurs.

Spectacle vu le 28-12-2006
Lieu : Théâtre du Méridien - Salle Nord

Une critique signée Muriel Hublet

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