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I will stay till she comes, 325 kilos de femme et Shakespeare
I will stay till she comes, 325 kilos de femme et Shakespeare   Amour, Gloire et … Oubli ?
Que devient-on quand on a trente-cinq ans ?
Quelle place nous est encore réservée ?
C’est la lancinante question qui taraude six comédiennes.
Sont-elles déjà des has been ?
Pourquoi les metteurs en scène les oublient-ils ?
Pour étayer son propos, Myriam Youssef (aidée de Sébastien Schmit) s’est plongée dans les mots de Shakespeare.
Comme une magicienne sort un joli lapin rose de son chapeau, elle nous propose un spectacle étonnant.
Sans vraiment de continuité apparente, quasiment avec un fil conducteur invisible (**), les textes issus de plusieurs pièces s’emboîtent habilement et nous emportent, avec beaucoup d’humour et d’énergie, dans une sarabande endiablée.
Un cercle de marches de bois représente l’engrenage  de l’âge, la spirale des rides, le tourbillon des angoisses.
Leurs hauteurs différentes, le vide tout autour et les trappes qu’elles dissimulent sont une jolie figuration des aléas de la vie et de ses pièges.

Outre cette scénographie bien imaginée, Thibaut De Coster et Charly Kleinermann signent aussi les costumes.
Ils ont créé des tenues joliment kitsch qui renforcent à merveille le côté décalé et original de cette audacieuse et ébouriffante création de Myriam Youssef.
Sa mise en scène entraîne les six comédiennes (Anne-Pascale Clairembourg, Julie Duroisin, Catherine Grosjean, Bernadette Mouzon, Nicole Oliver et Erika Sainte) dans un ballet frénétique à la recherche de temps perdu, à la poursuite de la première ride, à la chasse au moindre cacheton, …
Entre rires et larmes, entre détresse et déni, entre rage et désespoir, entre révolte et acceptation, chacune d’elles est le reflet de la femme (et de l’homme aussi).

Piquant, comique, osé, tendre, féministe, féminin, amusant, I will stay till she comes, 325 kilos de femme et Shakespeare sort franchement des sentiers battus et des classiques représentations théâtrales.I will stay till she comes, 325 kilos de femme et Shakespeare
Impressif et perceptif, il risque de perturber les esprits frileux ou cartésiens.
Tous les autres ne pourront qu’applaudir cette fantaisie audacieuse servie avec force, conviction et talent par Anne-Pascale Clairembourg, Julie Duroisin, Catherine Grosjean, Bernadette Mouzon, Nicole Oliver et Erika Sainte.

** Pour mieux apprécier les différentes facettes du spectacle, jetez un coup d’œil sur le programme.

Spectacle vu le 07-06-2011
Lieu : Atelier 210

Une critique signée Muriel Hublet

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