Logo
L'enjeu
En cette période où tout un chacun aspire à la paix et à la tranquillité, alors que l’actualité ne fait que nous rebattre les oreilles de querelles linguistiques et autres problèmes haineux ou raciaux, le Magic Land nous propose sa propre vision de la haine et de ses dérives.
Juste de quoi nous dérider en cette période un peu tristounette
Patrick Chaboud revisite Shakespeare et plus particulièrement Roméo et Juliette.
Il nous transporte dans un futur pas si loufoque que cela où les Botéro et les Raboté sont en discorde depuis… la nuit des temps.
L’origine de celle-ci a été oubliée depuis belle lurette et pourtant chacun cultive soigneusement son petit lopin de hargne, de propos revanchards et autres invectives à destination d‘un ennemi qu’il ne connaît guère et qu’il ne sait pourquoi il doit le détester.
Le jeune Botéro et la pauvre Cendrillon Raboté semblent eux être nés avec une certaine capacité à réfléchir et ne se comportent donc pas comme des moutons de Panurge.
Mal perçus au sein de leurs propres familles, ces deux parias finiront par se tendre la main (et un peu plus) par delà le fossé des incompréhensions.

Le Magic Land s’offre derrière l’occasion d’en appeler à l’amour, à l’amitié et à la compréhension une opportunité en or de jouer littéralement avec son public.
Dès l’entrée dans la salle, les spectateurs sont divisés et seront apparentés aux Botéro ou aux Raboté.
Avant même le début du spectacle, ce ne seront que quolibets, cris de haines et autres menaces verbales qui vont fuser de part et d’autre de la scène centrale.
Chacun y va allègrement de ses huées, de ses tirs ou de ses gestes assassins, sans complexe et dans une ambiance bonne enfant.
 
Tout n’est ici que jeux de mots, sous-entendus et références.
Spectacle dynamique, déjanté, foutraque, joyeusement baroque et potache, L’Enjeu pêche (peut-être) par certaines longueurs (mais l’humour ne se mesure pas et chacun accroche différemment à telle ou telle scène).
Et même si nous n’épinglons que la prestation de Bruce Ellison (formidable DJ), ne boudons donc pas le plaisir tout simple d’une soirée décontractée emmenée par une troupe décapante et énergique.
Faire rire de tout et de rien, sans prétention, sans prise de tête et en toute décontraction, c’est un art non ?

Spectacle vu le 14-12-2010
Lieu : Magic Land Théâtre

Une critique signée Muriel Hublet

Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF