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La Permanence

Alleeeeez   viens    gamin ! (à la mode Deschiens)
La PermanenceCertains amateurs de l’humour français connaissent les Deschiens, pour d’autres La Permanence sera une totale plongée dans un monde absurde, fait de gestes décalés, de phrases inachevées et d’une gestuelle très originale.

Travail de fin d’année d’une classe de Bernard Cogniaux au Conservatoire de Mons, il ne s’agit pas d’un plagiat mais plutôt d’une appropriation où chacun apporte ses qualités de comédien, ses dons de comique et ses talents de clown.
La petite troupe a vu, revu, étudié, trituré, malaxé, mixé l’univers Deschiens  pour en ressortir cette présentation très particulière qu’il serait injuste d’appeler à la manière de tant on sent la touche personnelle et l’investissement important en temps et en travail de chaque acteur.
Sous la houlette méticuleuse de Manu Mathieu à la mise en scène, le spectacle innovant mélange le visuel, la gestuelle décalée, le langage corporel, les mimiques et grimaces, la musique, les effets sonores et la parole hachée, retenue, contenue jamais prononcée.
Dans des tenues kitsch et ringardes à souhait, chacun se voit typé, presque une caricature sans une once de méchanceté mais d’une cocasserie quasi inénarrable.
L’apathique concierge (désopilante Catherine Decrolier), qui pour s’asseoir se dégonfle comme une baudruche, la secrétaire (Émilie Dubreucq) qui trottine telle une petite souris le postérieur généreusement pointé vers le ciel, le pauvre souffre-douleur (un génial Clément Thirion), chacun apporte sa petite touche personnelle, sa fougue, sa fraîcheur et son talent.

Difficile de décrire La permanence, sans la dénaturer ou mal la présenter.La Permanence
Nous sommes dans un bureau ou une maison avec sa chef, son adjointe, la concierge, les femmes d’ouvrage, les secrétaires, les hommes à tout faire, …
Un petit monde fragile, pathétique, attachant et très typé qui se croise et se recroise entre l’avant de la scène et un mur qui comme une sorte de théâtre dans le théâtre présente les différents comparses presque comme des marionnettes.
Difficile de ne pas identifier, de ci delà  l’un ou l’autre manie de notre chef de bureau, de notre concierge, du voisin du dessous  ou Mamie Frofrotte.
L’histoire est ténue, comme un fin fil rouge qui faufilerait différentes scènes désopilantes.
Car le burlesque est là, dans chaque saynète, dans chaque phrase, dans chaque attitude.
Si certains gags sont presque courus d’avance, ils restent savoureux et pour les autres l’imagination créatrice et le travail des comédiens créent des scènes hilarantes en diable comme la chorale CloClo, le bain du gamin, la dégustation de Flamby ou de petit suisse.
D’autres comme l’ascenseur, le tapis roulant ou la motocyclette dénotent d’un minutage précis et transparaissent comme un ballet  minutieux dont on ne peut qu’applaudir des deux mains le travail de précision.La Permanence

La permanence  s’avère donc surprenante, hors de nos classiques habituels et on redemanderait bien si,  régulièrement, certaines scènes ne péchaient par leur longueur.  Ce comique fait de répétitions ou de gestes lents finit par confiner à l’agacement.
Amputé d’une trentaine de minutes et réduit ainsi à une heure trente de représentation, il prendrait un rythme supplémentaire.
Le seul problème serait dès lors que les zygomatiques du public seraient soumis à bien trop grande épreuve.
Mais c’est un moindre mal non ?

Spectacle vu le 16-04-2008
Lieu : Atelier 210

Une critique signée Muriel Hublet

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