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Ajuste tes pensées petite soeur
Ajuste tes pensées petite soeurSurfer sur la vague de la folie
Fou ou normal ?
Où se situe la limite entre les deux ?
Qui en décide ?
Qu'est-ce qui provoque le basculement d’un côté ou de l’autre de cette invisible et floue frontière ?
Dans un décor reconstituant les couloirs d’un hôpital psychiatrique (Ariane d’Hoop), Sarah Brahy et Aline Mahaux ont imaginé et interprètent la rencontre entre Alma et Myriam, deux des pensionnaires de cet établissement.
Outre ces deux personnages, elles se glissent aussi dans la peau des infirmières du service tandis qu’Henri Monin est le médecin qui gère tout cet univers aseptisé et cloisonné.

Fruit d’une soigneuse observation, dans la qualité de jeu qui se remarque, dans ces épaules affaissées, ces pas traînants, ces yeux vides, ces démarches hésitantes comme dans ces regards perdus posés sur un entourage que l’on ne perçoit plus clairement, Ajuste tes pensées petite sœur est un voyage dans l’inconnu, dans un irrationnel bien rendu, dans une confusion voulue.
Sarah Brahy et Aline Mahaux sèment habilement le doute, séduisent et surprennent, déconcertent et amusent.
Impossible ne pas ressentir pourtant, de manière sous-jacente, la souffrance des deux jeunes femmes, de ne pas être sensibiliser par la valse des sentiments, des fantasmes, des craintes et des révoltes qui les étreints.

Entre les  cris de douleurs d’esprits tourmentés, les larmes de solitude et d’isolement forcé Sarah Brahy et Aline Mahaux tissent avec humour, tendresse et poésie des liens avec les autres, les (dits)normaux.
Le leitmotiv Est-ce qu’on naît fou ou est-ce qu’on devient fou ? se répercute dans le comportement drolatique des infirmières très parodiques (mais finalement n’est pas aussi que laAjuste tes pensées petite soeur perception qu’elles projettent par leurs agissements stéréotypés (et leur compassion de bon aloi ?) et du médecin (superbe travail d’Henri Monin) sorte de doux illuminé, d’original  paternaliste.

Spectacle vu le 24-05-2011
Lieu : Théâtre Océan Nord

Une critique signée Muriel Hublet

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