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Sylvia
SylviaL’homme et l’animal …
Ces relations, leurs incidences et leur importance sont souvent une thématique des psychologues voire même une thérapie.
L’auteur américain, Albert Ramsdell Gurney (Love Letters), s’en empare et nous fait découvrir une histoire d’amour, attendrissante et pleine d’humour, qui a … du chien.
L’originalité du texte est que la tendre jouvencelle n’a ni mini-jupe, ni hauts talons, mais quatre pattes, un joli museau et une queue frétillante.
Mélange de races canines (croisé labrador-caniche ?), le poil emmêlé, les yeux énamourés et bourrée de vers, Sylvia, chien sans foyer, va adopter Greg.
Le quinquagénaire se sent en décalage avec son quotidien.
Les enfants ont quitté le nid familial, le boulot lui pèse de plus en plus et sa femme Kate semble s’épanouir dans son travail d’enseignante.
L’irruption de Sylvia dans sa vie va tout chambouler.
Il trouve dans la petite bête une interlocutrice et se servir de sa présence pour enfin changer et oser modifier son comportement.
Inévitablement, son couple commence à battre de l’aile.
Son épouse se sent négligée, voire rejetée et devient carrément jalouse de la rivale bestiole qui elle, voue à son nouveau maître une confiance aveugle et un amour inconditionnel, n’hésitant pas à lui dire : Tu es dieu pour moi.
Lui dire …
Vous avez bien lu !
L’originalité de Sylvia est de faire interpréter le rôle de la chienne par une actrice.
Les scènes prennent donc un décalage humoristique et visuel grâce au comportement canin de Bénédicte Philippon.
Elle se roule par terre, renifle, mâchonne une chaussure, se gratte ou court après une baballe.
En même temps, elle assène verbalement ses remarques (im)pertinentes et sème la zizanie dans le couple de Greg (Léonil Mc Cormick) et Kate (Martine Vlaemynck) avec la même vigueur qu’elle dépose un peu partout dans l’appartement puces, poils et petits pipis.

Le spectacle est amusant à regarder.Sylvia
Les mimiques et la gestuelle de Bénédicte Philippon/Sylvia sont drolatiques ou attendrissantes et séduisent largement le public.
Cependant, les relations avec Kate et Greg semblent un peu forcées, le naturel n’y est pas à 100%.
Si Léonil Mc Cormick gagatise un peu trop et Martine Vlaemynck paraît un peu trop coincée, cela n’empêche en rien la pièce de distiller humour et sensibilité.
Les décors de Xavier Lauwers, la mise en scène de Gérard Vivane et les interventions (réussies) de Mychael Parys, tout concourt à amuser, susciter les rires (et quelques larmes) et à faire quitter La Valette avec l’envie d’adopter également une Sylvia aussi trognon que celle interprétée par Bénédicte Philippon.

Spectacle vu le 12-09-2010
Lieu : La Valette

Une critique signée Muriel Hublet

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