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Un beau Salaud
Un beau Salaud    À mi-chemin entre one man show et pièce de théâtre, Un beau salaud, est un ensemble d’apartés d’un homme et du public. Goujat, séducteur invétéré, manipulateur, menteur, tricheur, l’enjôleur tente de mettre l’assistance de son côté. Avec beaucoup d’humour, une innocence et une humilité feintes, il présente sa version des faits et essaye de justifier l’abandon du foyer conjugal, tromperies et autres veuleries. Allergique aux travaux d’aiguille, il n’est tombé amoureux que de femmes accros au tricot, à la broderie ou à la tapisserie. À l’occasion de son anniversaire, toutes vont se liguer contre l’infidèle François (Pascal Racan) et lui donner du fil à retordre. Son épouse actuelle Catherine (Maurie-Paule Kumps) a organisé une réception-surprise où Mado (Martine Willequet) son ex-femme est invitée. Les deux ex-rivales sont réunies pour les préparatifs quand surgit Barbara (Marie-Hélène Remacle), exaltée, expansive et déprimée en diable, car son amant la quitte pour une jeunette (Fanny Jandrain). Tout ce petit monde va se retrouver pour une soirée mémorable faite de cris et de grincement de dents. Quiproquos, solidarité féminine et veulerie masculine sont le premier rendez-vous de la saison du Théâtre Royal des Galeries. Drôle et primesautier, le texte de Pierre Chesnot marie l’humour et l’acide des propos avec maestria. Pascal Racan se glisse à merveille dans le personnage du Beau salaud (que l’on croirait écrit sur mesure pour lui). La mise en scène de Pierre Pigeolet se révèle efficace et imprime le rythme rapide propre au vaudeville. Elle offre ainsi à Marie-Hélène Remacle un rôle (qu’elle maitrise parfaitement) de maitresse de boulevard dans toute sa complexité drolatique : éplorée, éméchée, jalouse, éperdue, revancharde et cocasse. La pièce nécessite encore quelques jours de rodage, car, par instants, Un beau Salaud    certains dialogues sont totalement inaudibles masqués par les éclats de rire et l’action semble du coup perdre en spontanéité. Mais en ce soir de première, force est de reconnaître que ce Beau salaud est comme plus que prometteur. Déjà salué par de nombreux applaudissements mérités, servi par une telle brochette de comédiens, il ne peut que se bonifier.

Spectacle vu le 08-09-2010
Lieu : Théâtre Royal des Galeries

Une critique signée Muriel Hublet

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