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Ruben refait le monde
Ruben refait le monde Nous avons eu l’occasion de nous glisser pendant les répétitions publiques de Ruben refait le monde.
Avec ses complices Arnaud Bourgis et Sam Touzani (qui signe aussi la mise en scène), Richard Ruben nous revient avec un one-man-show tout à la fois décapant et interpellant.
Combien de fois n’avons-nous pas tendance à refaire le monde, à critiquer notre environnement, à rêver à des améliorations. 
Ces rêveries du dimanche matin au Café de la Place, juste après la messe dominicale ne s’envoleront guère plus haut que le sommet du clocher, mais elles ont le mérite d'exister, de nous prouver à nous-mêmes que nous ne sommes pas des indifférents ni des béni-oui-oui.
Au départ, une amère constatation : Il me reste 14000 jours à vivre.
J’en fais quoi ? Est la question que Ruben se pose et qu’il nous retourne comme un miroir.
Il va d’abord titiller le public avec les statistiques qui permettent ce genre de calcul.
Mais ce n’est qu’une porte ouverte à de multiples interrogations et réflexions.
Si je mange bio, combien de jours de vie en plus ?
Si je fais du sport, cela compense-t-il ma consommation de viagra ?
Avec ce fil rouge comme lien entre les saynètes, il fait intervenir une riche galerie de personnages, sans oublier naturellement l’inénarrable Gonzague (dans un monologue inédit).
C’est ainsi, entre autres, que Van Damme résoudra le conflit israélo-palestinien en quelques minutes, qu’un ado prendra l’Eurostar en otage ou qu’une bonne espagnole revivra sa lutte contre le franquisme.Ruben refait le monde
Derrière les remarques sur la politique belge, la pédophilie des prêtres, les joies des voix automatiques sur le répondeur des sociétés, les décisions européennes, au-delà des jeux de mots et de l’humour, celui qui se donnera la peine de gratter un tout petit peu découvrira pas mal de pistes de réflexion, de pertinence, de finesse et de tendresse.
Ce one-man-show laisse une rare impression de maturité assumée et, une fois dépassés l’ironie voire le caustique de certains propos il appelle à plus de tolérance ou de compréhension.
Les prémices de Ruben refait le monde étaient déjà plus que prometteuses en juillet et depuis, de source sûre, le spectacle s’est encore affiné et affirmé.
Nous ne pouvons donc que vous inviter à rejoindre Richard Ruben pour refaire le monde avec lui par le rire et la pensée.

Spectacle vu le 27-07-2010
Lieu : Comédie Centrale

Une critique signée Muriel Hublet

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