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Je m’appelle Rachel Corrie
Je m’appelle Rachel Corrie   Rachel Corrie, jeune Américaine de 23 ans a quitté sa confortable Amérique natale pour la troublée Palestine.
Elle y rejoint d’autres ressortissants étrangers, travaillant pour l’International Solidarity Movement (Mouvement International de Solidarité).
Son but : être le témoin privilégié des sévices subis par le peuple palestinien et, si possible, s’interposer en pacificatrice, sa qualité d’étrangère comme bannière, pour tenter d’infléchir Tsahal, la Force de Défense Israélienne.
Elle y fait partie de ce que d’autres ont surnommé le bouclier humain dans la bande de Gaza.
Elle finira sous les chenilles d’un bulldozer.

De cette tragédie, l’acteur Alan Rickman et la journaliste Katherin Vinerthey, tous deux britanniques, tirent une pièce de théâtre basée sur la correspondance de Rachel.
Ils évoquent avec les mots de la jeune fille, sa fougue, son idéalisme et sa vie là-bas bien loin de tout, là où elle a choisi de s’investir.
Texte humain et résolument engagé, Je m’appelle Rachel Corrie, présente tout à la fois, une innocente martyre, une militante de la liberté et une inconditionnelle des droits de l’homme.
Seule en scène, Cécile Vangrieken peine un peu à nous faire percevoir le tempérament généreux et philanthrope de Rachel, comme trop petite pour la forte personnalité que l’on a taillée à la blonde victime.
La mise en scène de Jasmina Douieb qui, par instants, la transforme en gamine de cour de récréation rajoute à l’ensemble une seconde dissonance.
Seule la toile de fond réalisée à base de photos, de lettres et d’extraits de presse interpelle quelque peu et sert parfaitement le propos : sensibiliser sur la question palestinienne.Je m’appelle Rachel Corrie

Très vite, le spectateur perçoit derrière cet engagement méritoire, au-delà de cette main tendue vers un plus faible un désagréable parti pris.
Le texte se veut accusateur, parle (à raison) de snipers, de maisons détruites, de populations menacées, mais oublie l’autre volet de la tragédie israélo palestinienne.
Ce choix partisan dérangera plus d’un esprit impartial.
Mais, peu importe en réalité.
Rachel Corrie n’est qu’une brique de plus dans le mur des victimes d’un conflit israélo palestinien qui dure, perdure et semble destiné à continuer à l’infini.
Et … 
La paix n’est toujours pas à l’ordre du jour entre Palestinien et Israélien.
Là est l’unique et véritable drame.

Spectacle vu le 15-11-2008
Lieu : Théâtre de Poche

Une critique signée Muriel Hublet

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