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Les femmes ont de la chance
Trois pour un et tous pour … le rire
Trois pour le prix d’un ticket
Ces mots judicieux de Patricia Ide (codirectrice du Théâtre Le Public) introduisent  le spectacle Les femmes ont de la chance et résument parfaitement la suite.
Anton Tchekhov et Georges Feydeau, en plus de leurs oeuvres célèbres, ont laissé à la postérité de courts textes d’un acte seulement.
Le metteur en scène Christophe Sermet en a réuni trois pour nous offrir une série de clins d’œil sur l’amour et ses dérapages, le mariage et ses écueils.
Vaudeville oblige, les quiproquos vont s’amonceler.
La demande en mariage s’axe sur la colère et le caractère échauffé d’un propriétaire terrien et de sa fille à marier.
L’homme de paille est la sombre méprise de deux inconnus à la recherche de la même femme.
L’ours est la rage d’un créancier face à la langueur d’une veuve plus soucieuse d’un deuil commode qu’elle brandit comme une icône.

Point commun aux trois saynètes, le décor de Catherine Somers est un pastiche très western avec un paysage de montagnes en arrière-plan, une véranda blanche, une porte-écurie et une balancelle.
Ses costumes ne sont pas en reste.  Ils mélangent le côté cow-boy (stetson et bottes à pointe) à celui de dandy huppé (chemise de soie à froufrou) et font de la jeune demoiselle une véritable cocotte de bouiboui.
Tout porte donc à sourire bien avant que les comédiens ne prononcent le premier mot.
Et à éclater de rire très vite tant la mise en scène accentue le sens comique, à grand renfort de gesticulations, de grimaces, de tics, de claquements de pieds, …
Le trio d’acteurs dynamique et survitaminé (François Sikivie, Vanessa Compagnucci et Christophe Sermet) nous entraîne à bride abattue dans les textes de Tchekhov qui permettent allègrement cette emphase et ces excès scéniques.
Ils y signent de véritables compositions physiques
Plus sobre (par nécessité) L’homme de paille n’en offrira pourtant pas moins de plaisir par cette nébuleuse joute oratoire faite de jouissives méprises et d’absurdes incompréhensions. En bonus et pour marquer une petite pause entre les trois saynètes, quelques chansons où la voix de François Sikivie fait merveille.

Parfois un peu too much, Les femmes ont de la chance se permet tous les excès, toutes les fantaisies et les folies
Avec pour agréable résultat d’amuser et de permettre une agréable soirée de détente.
Et par ces temps moroses, n’est-ce pas là le principal ?

Spectacle vu le 07-10-2008
Lieu : Théâtre Le Public - Voûtes

Une critique signée Muriel Hublet

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