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Affaire d’âme
Chœur de femmes pour âme perdue
Affaire d’âme Sous la plume d’Ingmar Bergman, rien ne paraît jamais simple ou évident pourtant.
Il fait d’Affaire d'âme le récit d’une âme tourmentée et malade.
Pour mieux représenter cette complexité, Myriam Saduis, qui signe cette adaptation théâtrale en plus de la mise en scène, a fait de l’héroïne un personnage double et trouble.  Elle a choisi deux interprètes pour décliner la dualité de Victoria comme un reflet dans un miroir ou mieux même comme une image multiple et fragmentée perçue au travers d’un kaléidoscope.
Son choix de comédiennes s’est très judicieusement porté sur Anne-Sophie de Bueger et Florence Hebbelinck.
Les deux actrices se renvoient les mots, se les échangent, mêlant intimement impressions, sentiments, gestes retenus, emphases grandiloquentes, regards poignants et silences parlants.
Elles se racontent, se livrent par bribes, expriment doutes, peurs, souffrances dans un splendide chœur éthéré.
Quelle est la vérité ?  Existe-t-elle ? Où n’est-elle qu’un fragile instantané de l’esprit ?
Qui est Victoria ?
Femme trompée, enfant battue, meurtrière, malade psychiatrique, théâtreuse ?Affaire d’âme
Elle est un tout et peut-être rien de tout cela.  Les deux comédiennes présentent superbement ce portrait inachevé, parfois anachronique mais surtout fascinant par la force et la pureté d’un jeu sobre, retenu, mais impressionnant de justesse.
Déphasant de prime abord, Affaire d’âme, épurée à l’extrême au décor de voiles blancs (pour masquer ombres, mensonges et vérités) ne manquera pas de séduire les amateurs de théâtre intimiste, de scènes puissantes et d’interprétations fortes.

Spectacle vu le 11-09-2008
Lieu : Théâtre Océan Nord

Une critique signée Muriel Hublet

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