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Cendrillon, ce macho !
Quand les fées s'emmêlent
Cendrillon, ce macho ! Dans un voyage en absurdie, Sébastien Minustru revisite Cendrillon de Charles Perrault
Par l’humour, la satire et un propos parfois très vitriolé, l’auteur belge nous entraîne dans un royaume de conte de fées où le Prince à marier (Antoine Guillaume, maniéré et cliché à souhait) est difficilement présentable à ses concitoyens tant par ses gaffes monstrueuses que par son comportement dit hors normes.
Il est pourtant cornaqué par une attachée de presse très coincée (une impeccable Julie Duroisin).  Mais rien n’y fait, ce futur roi n’est décidément pas facile à faire accepter (Tiens cela ne rappelle pas quelqu’un ?).
Pour mieux le faire apprécier par la population, un grand bal est organisé et y est invité le pauvre Cendrillon (une superbe prestation tout en nuance de Frédéric Nyssen).Cendrillon, ce macho !
Le ?
En effet, car le jeune homme est un fringuant vendeur d’olives affublé d’une marâtre (Maman) et de deux pseudo sœurs (Marla et  Bruno).
Ajoutez-y un efféminé et kitschisime conteur-couturier en la personne d’un Jean-François Breuer surprenant et impeccable dans ce rôle drolatique et au trait volontairement forcé.
Inévitablement, il se doit d’y avoir une Magique Marraine.
Laurence Bibot endosse avec brio cette personnalité de décomplexée ivrogne, accro aux petites lignes de blanches et très partouzeuse.

Mais est-ce tellement absurde de parler d’homosexualité et de droit à l’amour ?
Le mariage gay n’est pas reconnu depuis très longtemps et reste encore dans l’esprit de beaucoup une chose marginale.
Sébastien Minustru fustige une certaine étroitesse de vues et nous gifle avec notre propre intolérance envers certaines minorités (quitte à jouer la provoc dans des comparaisons légèrement choquantes).

Derrière ce propos sérieux, tout n’est pourtant que rires, musiques, strass, paillettes et confettis (malgré certaines liaisons de scènes un peu alambiquées qui interpellent sur l’instant, mais qui s’oublient très vite). Cendrillon, ce macho !
Idéal en cette période de marasme et à proximité des fêtes de fin d’années, Cendrillon, ce macho, mis en scène par  Nathalie Uffner est un spectacle délirant, qui mélange agréablement genres et sexes dans un melting-pot  pétillant, entre théâtre et cabaret.

Spectacle vu le 10-12-2008
Lieu : Théâtre de la Toison d'Or

Une critique signée Muriel Hublet

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