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Le Chant du Dire-Dire
Daniel Danis a écrit un texte fort et prenant, entre poésie et fable, violence et amour.
Il suffit de fermer les yeux pour être captivé par la magie des mots, par la puissance des évocations, les images naissent dans nos esprits, coulent vers une scène vide, recréent un décor, espace vibrant de rires joyeux et de pleurs silencieux.
Le texte embaume les grands espaces et l'érable canadien, pays d'origine de l'auteur.
Certains des termes bien typiques de là-bas, accentuent l'impression de naïveté et de grande simplicité d'esprit des trois frères. Leurs paroles sont un mélange de narration et de dialogues personnels. Cette forme d'expression, la candeur des propos et les termes québécois sont savoureux et pleins d'humour.
A trois voix, ils se dévoilent, ils livrent leurs solitudes, leurs souffrances, leurs joies, leurs petits bonheurs et surtout nous montrent la force des liens qui les unissent.
Le retour de leur sour, devenue un pantin brisé et désarticulé par la vie et la maladie, les resserre encore plus, si cela était possible.
Un récit, mais aussi un conte, qui oscille entre vérité et imaginaire, entre cruauté des hommes et besoin d'amour de trois gamins blessés par la vie.
Soudés, ils font face à un monde qu'ils comprennent peu et craignent beaucoup.

Un spectacle vibrant, puissant, une émouvante ode à l'amour au sens large.

J'épinglerai Bernard Gahide (Fred-Gilles), qui réussit à tout instant à nous faire passer la simplicité naïve de son personnage, même dans ses silences ou quand le projecteur n'est plus braqué sur son visage et Dolorès Delahaut (Noéma) qui reste cette poupée désarticulée, manipulée, portée, caressée et massée sans jamais perdre la fixité de son regard.

Spectacle vu le 12-10-2005
Lieu : Théâtre des Martyrs - Atelier

Une critique signée Muriel Hublet

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