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Les pavés de l'ours
Les pavés de l'oursCette courte pièce en un acte, et rarement jouée de Georges Feydeau a pour particularité d’être le seul texte qui propose pour intervenant un belge.
Lucien (Eric Décarpentrie) appâté par l’argent de sa marraine, Madame de Prévallon (Jacqueline Préseau), doit se débarrasser de Dora, son encombrante maîtresse (Muriel Audrey).
Ses manigances seront éventées par Bretel son nouveau valet (Jean-Luc Duray).
En effet, las de la fourberie des domestiques parisiens, il a opté, comme il le dit lui-même, pour un diamant brut qu’il façonnera à sa guise.
Ce dernier, tout droit débarqué de sa Flandre natale, homme simple et de trop bonne volonté, apporte outre son accent et ses expressions typiques, un bon sens très terre-à-terre, un franc-parler et une familiarité choquante pour le milieu collet monté parisien, une incroyable propension à accumuler gaffes et maladresses.
Jean-Luc Duray, revêtu également de la casquette de metteur en scène, a opté pour les costumes d’époque, mais Bruxelles oblige, il insuffle au spectacle une fameuse dose de belgitude.
Notre paysan mal dégrossi va donc injecter par son comportement de la belge truculence au vaudeville conçu par Feydeau.
Cette comédie a pourtant, pour nos standards actuels, un défaut : sa durée.
Sans ajouts ou effets gags supplémentaires, elle dure à peine une cinquantaine de minutes.
Les pavés de l'oursC'est pourquoi certains théâtres présentent deux courtes pièces entrecoupées d’un entracte.
Jean-Luc Duray a préféré ne proposer que ce seul texte, qu’il a choisi de faire précéder de la fable de Lafontaine L'Ours et l'Amateur des Jardins qui a inspiré à Georges Feydeau le titre de son œuvre.
Malgré cette ajoute, le spectacle frôle tout juste la soixantaine de minutes.
Est-ce pour meubler quelque peu, est-ce une surabondance de fougue imaginative, mais l’inventivité, les détails, anecdotes et références qui titillent notre belgitude font un peu too much.
Certains gags pourtant désopilants, de prime abord, pêchent par répétitivité ou longueur.
Mais ce manque de modération, ce surjeu volontaire ou ces volontaires excès s’oublient assez vite devant le burlesque des quiproquos.
Si les puristes de Feydeau auront un peu de mal avec ces représentations un peu hors-normes, les autres apprécieront l’humour frondeur de cette farce cocasse.

Spectacle vu le 02-05-2010
Lieu : Théâtre de la Flûte Enchantée

Une critique signée Muriel Hublet

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