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Les grandes occasions
Les grandes occasionsQuinze ans de mariage.
Quinze ans à vivre côte à côte et à tout partager ?
Pour Antoine et Émilie, cela a été aussi une période de silences et de non-dits.
L’amour s’est effrité.
Chacun s’est refermé sur lui-même, cherchant autrement l’épanouissement.
S’ils fêtent avec faste leurs noces de cristal avec leurs invités, leurs esprits sont bien loin de là.
Il part ce soir.
Il va rejoindre une autre femme, une plus jeune.
Elle restera seule.

Derrière l’évocation de la vie de couple avec ses hauts et ses bas, cette pièce écrite par Bernard Slade nous fait vivre en quatorze tableaux leurs différentes retrouvailles.
Baptême, funérailles, mariage, accident grave, remise de diplômes…, seront autant d’occasions pour ces divorcés de se retrouver.
En évoquant leur passé, ils finiront par laisser percevoir ce qu’ils se sont caché avec tant d'obstination.
En mettant leurs cœurs à nu, en se révélant enfin, ils vont réapprendre à se connaître, à s’apprécier et à s’aimer.

Loin d’être un drame, les dialogues finement ciselés font alterner rires et larmes.
Caustiques, tendres, ironiques, profonds et révélateurs de bien des souffrances, les mots fusent et crient jalousie, reproches et amour.

Si certains ont déjà eu l’occasion de voir cette pièce l’an dernier au Théâtre du Parc, la mise en scène de Jean-Luc Duray en offre une vision plus intense et semble en attiser l’humour et l’émotion.
Il a opté pour une scénographie sobre et presque dépouillée avec quelques praticables pour tout mobilier.
Pas de changements de décors ou de tenues pour laisser retomber l’attention des spectateurs, les saynètes s’enchaînent sans temps morts.
Avec pour point commun les dates que les deux comédiens inscrivent sur un tableau noir, elles permettent d’imaginer au gré de la fantaisie de chacun un vitrail d’église, une loge feutrée ou une chambre d’hôtel.Les grandes occasions
De même, tous les personnages secondaires ne sont qu’évoqués et deviendront selon les fantasmes des uns et des autres, une pin-up blonde ou une mémère pantouflarde, un apollon baraqué ou un binoclard ventru.

Spectacle vu le 27-03-2010
Lieu : Théâtre de la Flûte Enchantée

Une critique signée Muriel Hublet

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