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DRACULA toujours vivant
La plume de Paul Emond propose un éclairage différent sur l’œuvre de Bram Stocker.
Il stoppe en pleine action les poursuivants du vampire, bloque le bras muni d’un pieu prêt à plonger dans la poitrine du maléfique comte par l’arrivée des forces de polices.
Les cinq chasseurs sont arrêtés pour profanation de sépulture.
Assis autour de la cage, nous les découvrons enfermés et face à eux-mêmes, à leurs certitudes, leurs souvenirs et leur âme.

Inévitablement, les premières minutes du spectacle seront là pour nous resituer chacun, avant d’approfondir le propos et de nous entraîner dans une découverte de Dracula sous différents angles.
Que représente-t-il ?
La raison, la foi, la folie, la haine, la frénésie scientifique, la crédulité, les croyances, l’attirance ou la subjugation se croisent, se fondent ou s’opposent dans une joute oratoire puissante.
Dans un sombre huis clos,  Jonathan Harker (Stéphane Ledune), sa fiancée Mina Murray (Dolorès Delahaut), le scientifique hollandais spécialisé en maladies extraordinaires et en vampirismes Van Helsing (Bernard Marbaix), John Seward (Jean-Henri Compère)  le directeur de l’asile et  Renfield (Christophe Destexhe) son patient vont vivre des heures pénibles à la recherche d’eux-mêmes en confrontant illusions et réalités, mythes et vérité.

Servi par une interprétation forte, le texte de Paul Emond, malgré quelques longueurs, se révèle fascinant et ambivalent tout à la fois.
On ne sait jusqu’où l’auteur et ses personnages veulent nous mener. On ne peut donc s’empêcher de ressentir une certaine frustration à l’idée de voir certaines facettes de leur cheminement mental ou d’éprouver une détestable impression de raccourcis faciles.
Ces sentiments s’effacent cependant devant la mise en scène soignée et la scénographie inventive de Daniel Scahaise et l’engagement fougueusement généreux de  Jean-Henri Compère, Dolorès Delahaut, Christophe Destexhe, Stéphane Ledune et Bernard Marbaix.

Spectacle vu le 13-11-2009
Lieu : Théâtre des Martyrs - Atelier

Une critique signée Muriel Hublet

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