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Un petit jeu sans conséquence
Un petit jeu sans conséquenceD’emblée, on ne peut qu’applaudir des deux mains dès le lever de rideau le travail de Michel Beaudry.
Une maison de campagne, une cour paisible, un jardin, voilà le décor idyllique, l’écran verdoyant d’une journée qui ne sera pas sans conséquences.
Claire et Bruno vont surgir, vieux couple, ils totalisent douze ans de vie commune au compteur.
Ils sont devenus un modèle, une référence, une institution presque.
Une situation confortable, trop peut-être, aux yeux de Claire qui va oser l’inimaginable.
Tout remettre en question, par jeu.
Prétendre à la séparation pour ne plus représenter l’image d’Epinal qui fait l’envi des autres.
Mais comme dit le proverbe … On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs.
Chacun va réagir à sa manière, s’autoriser à espérer, à draguer, à mentir ou à avouer.
La plaisanterie d’un instant va se payer bien chèrement et quasi cash et ce qui n’était qu’un jeu pour qui sait rallumer une braise chaudement confortable va se révéler un feu dévastateur et incontrôlable qui risque de ne laisser derrière lui que cendres fumantes. Un petit jeu sans conséquence

Comédie douce-amère, Un petit jeu sans conséquence  a un ton pertinent, moderne.  Le spectacle joue sur les non-dits, met à mal les faux-semblants et se délecte des petites confessions, grands aveux et révélations surprises qui vont tour à tour surgir sous les pas des deux tourtereaux.
Jean Paul Clerbois a opté pour une mise en scène pleine de retenue.
Il met Claire et Bruno en retrait pour mieux mettre en avant les trois larrons que sont Serge, Axelle et Patrick.
En insistant sur ce côté comique, l’émotion, l’intimité du couple s’en ressent et il devient difficile de croire en permanence aux sentiments ou au chagrin de Bruno ou de Claire.
Reste cependant le plaisir des mots de Dell et Sibleyras qui croquent avec beaucoup de finesse la vie de couple et ses aléas.
La tendresse se mélange adroitement avec le fiel des suggestions et des menteries.
Entre amour, mauvaise foi, bons mots et propos caustiques vont se conjuguer à l’infini.
Un petit régal de rhétorique qui croque avec réalisme la vie de couple moderne.

Spectacle vu le 16-02-2008
Lieu : Espace Marignan - Cabaret 2000

Une critique signée Muriel Hublet

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