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Haendel ou Le Choix d’Hercule
Les affres d’un génie amoureux ou l’indépendance pour seule maîtresse
Haendel ou Le Choix d’HerculeEn faisant référence à une cantate profane écrite par Georg Friedrich Haendel, ce titre étrange, presque complexe, aux relents d’Antiquité, pimenté de notes classiques, est l’évocation toute fictive (?) d’un choix cornélien.
Si le grand compositeur d’origine allemande est le héros décrit par
l’auteur belge, Hippolyte Wouters, on pourra sans hésiter transposer ce dilemme de la liberté et du libre arbitre à tous les artistes.
Ses vers nous entraînent au 18e siècle, à Londres.
Haendel auréolé de sa gloire italienne vient de s’y installer et appelle à ses côtés Francesca Cuzzoni (surnommée également La Parmigiana) pour interpréter ses opéras.
Amoureux de la jeune femme, il en fait très vite sa maîtresse.
Capricieuse, vénale, mais terriblement lucide, la chanteuse voit lucidement ses intérêts et la fragilité de son avenir.
Elle tente de forcer la main à son amant le jour où un royal émissaire lui propose le poste enviable de Musicien de la Cour.

Loin d’être pompeux ou prétentieux, ce spectacle profondément humain évoque les états d’âme d’un grand homme.
Et pourtant entre Haendel et nous, il n’y a guère de différence.
Qui ne s’est jamais trouvé à la croisée des chemins, obligé de prendre une décision déterminante et peut-être cruelle ?
Nul besoin de connaître la biographie du musicien allemand ou ses œuvres pour apprécier cette comédie presque sentimentale.Haendel ou Le Choix d’Hercule

Quasi en effet, car la mise en scène de Christian Ferauge insuffle (ou accentue) une plaisante note d’humour au texte d’Hippolyte Wouters.
Il glisse dans le jeu de ses quatre comédiens (Jean-Paul Andret, l’élégant lord anglais ; Bambina Liberatore la divine diva Francesca Cuzzoni ; Gérard Duquet en valet complice et confident ; Léonil Mc Cormick en Haendel passionné) quelques gestes innocents, mais cocasses  qui les rendent proches.
Les personnages y gagnent un agréable relief et une profondeur très humaine.
La musique hændélienne n’est pas absente.  Elle accentuera l’une ou l’autre scène d’une aura romantique. Peut-être manque-t-il cependant l’envolée lyrique, passionnelle et fougueuse d’un air d’opéra à cette sélection mélodique.
Mais au final, Haendel ou Le Choix d’Hercule (un chouia trop court), allie délicatesse et force des sentiments à une subtile finesse d’esprit et offre un bien charmant écrin théâtral à un spectacle à la trame très contemporaine.

Spectacle vu le 17-10-2008
Lieu : La Valette

Une critique signée Muriel Hublet

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