La mise en scène d'Alexis Goslain insuffle dynamisme et vie à l’ensemble, elle est pointilleuse dans les moindres détails (boutonnages, cheveux en désordre, pan de chemise défait, …).
Reste cependant quelques petits bémols comme ces rêves stylisés par des extraits de comédie musicale dansés dans la pénombre (utilisée par ailleurs ce qui prête à confusion) et une bande-son irrégulière qui laisse la part belle à d’assourdissants bruits d’avions ou d’hélicos pour laisser ensuite planer un incroyable et irréaliste silence à d’autres moments.
Malgré cela, l’ensemble reste plus que plaisant et même si chacun des acteurs allume cigarette sur cigarette, jamais l’odeur ne vient incommoder le public (un exploit !).
Ils sont huit comédiens à défiler tour à tour sur ce toit, à y déverser sarcasme, bile ou marasme.
Il faut souligner les prestations d’Elsa Erroyaux (la secrétaire blonde) qui enfile tirade sur tirade, mots creux sur mots vains avec la voix haute perchée d’une ravissante bécasse, de Christel Pedrinelli (la secrétaire rousse) lumineuse dans ses théories presque hallucinatoires, Denis Carpentier (le Coursier) est confondant de naturel et Ronald Beurms (le programmeur informaticien) délicieusement tout en craintes, timidité et chagrin.
Une peinture sociale, satirique et grinçante qui se révèle par petites touches sous les yeux du public.
Même si une bien improbable happy end vient le couronner, le spectacle est acide et plaisant, jouissif et interpellant. Après la pluie mélange sans vergogne, l’amour, la haine, la peur, la passion, la vie, la mort, le suicide, la résignation, l’espoir, le courage, la lâcheté, et ce, à un rythme décidément très … orageux.
Spectacle vu le 19-12-2007
Lieu :
Centre Culturel Bruegel
Une critique signée
Muriel Hublet
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