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Sur le Babel
Un Babel surprenant et captivant
Dans la cave voûtée de La Samaritaine, un passant s'avance, un anonyme, quelqu’un que l’on côtoie chaque jour sans même le voir.
Un vieil homme tombe du tram et l’inconnu se penche pour l’aider.
Acte rare, gratuit et généreux qui va générer bien des aventures et des bouleversements.
Sur le Babel Après quelques secondes pour reprendre ses esprits, le vieillard va l’entraîner dans une course-poursuite à travers la ville. Leur but, rattraper le tram et permettre au plus vieux de parler avec un des passagers, l’homme en vert.

Seul en scène, Rachid Benbouchta raconte ou mime un récit étrange sans guère de références tangibles auxquelles se raccrocher.
Où sommes-nous ?
Dans quelle ville ?
Quand ?
Rêve ou réalité ?
Peu importe, nous sommes happés dans le sillage des deux silhouettes qui courent de concert.
Le jeune inconnu curieux, interloqué, va questionner, mais aussi décrire son entourage, la ville, les lieux, la violence urbaine, …

Pendant une septantaine de minutes, Rachid Benbouchta nous transporte dans ses mondes, dévoile peurs et chagrins, espoirs et manques.
Mais surtout, il crée une ambiance intrigante,qui jamais ne lasse.
Il surprend ce jeune homme, solitaire ou presque,  sur le sentier tortueux et escarpé de sa vie.
Il s’arrête pour humer, regarder, toucher.
Il se souvient, il rêve, il imagine
Autant de petites impressions, de petits gestes, de petites digressions, mais surtout autant de petites choses qui interpellent, qui ravivent l’attention et qui nous font en permanence nous demander … et alors, et ensuite ?

Difficile de tout décrire sans risquer de vous faire perdre tout le charme du spectacle.
Sur le Babel est un peu comme un chemin de traverse qu’il faut franchir, pour grandir, pour s’affirmer, pour enfin se remettre sur le droit chemin, sur les bons rails de la vie.
Spectacle intimiste, moment doux et délicat, un peu comme si un secret nous était dévoilé, un mystère révélé, Sur le Babel est un songe éveillé, un flou brouillard poétique qui nous enveloppe.
La mise en scène sobre de Jean-François Politzer et les jeux de lumière délicats renforcent cette impression éthérée d’être ailleurs, d’accomplir nous aussi un bout de chemin sur notre Babel.

Spectacle vu le 06-12-2007
Lieu : La Samaritaine

Une critique signée Muriel Hublet

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