Peinture réaliste d’un milieu dur et impitoyable où chacun n’est qu’une proie facile, L’Envoûtement décrit parfaitement l’engrenage manipulatoire qui fait d’une femme épanouie une épave, d’une timide une battante, d’une stressée une suicidaire, …
Son étude psychologique est assez complexe et présente le harcèlement sous plusieurs facettes.
Si on peut reprocher certains raccourcis ou certaines évidences, la pièce mérite pourtant le détour rien que pour sa douloureuse actualité.
Dans un décor sobre, fait de quelques tables, Pascal Racan signe une mise en scène rapide, qui colle au mieux avec les dialogues au cordeau ou les monologues intimistes de J-P Dopagne.
Reste que cette sobriété est parfois trop dérangeante
Les manipulations perpétuelles des tables, leurs transformations en piano, bureau ou tréteau se révèle fastidieuses à la longue.
Certains gestes ou situations peuvent paraître comme légèrement excessifs.
Mais au final, l’ensemble tient bien la route et amplifie les propos de J-P Dopagne pour en faire un véritable plaidoyer contre le harcèlement moral.
En sortant de la salle de spectacle, le sujet de discussion sur toutes les lèvres est cette dénonciation des abus et des dérives d’une certaine hiérarchie.
Et là, quelles que soient nos petites réticences, on ne peut que constater que L’Envoûtement marque positivement les esprits.
Pari gagné donc et … haut la main.
Spectacle vu le 01-10-2009
Lieu :
Petit Théâtre Mercelis
Une critique signée
Muriel Hublet
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