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Chat et souris
Double souricière pour matou maraud
Avoir des ados à la maison qui ne jurent que par chat (lisez Chat et souristchat), souris et autres joyeusetés informatiques est fréquemment un calvaire pour les parents.
Gare aux dégâts, surtout, quand comme Jean, on mène la joyeuse existence d’un bigame, partagé entre deux foyers, deux quartiers de Paris, deux épouses et deux enfants qui, intrigués par leur homonymie et leurs situations si semblables, veulent se rencontrer.

Ce père et mari modèle (version dédoublée) mettra tout en œuvre pour préserver sa sereine double vie.
Il va donc glisser le doigt (et tout le reste) dans l’engrenage du mensonge.
Pour se dépêtrer de ce fatras d’ennui, il ira jusqu’à entraîner son meilleur ami dans la spirale infernale de la dissimulation.

De quiproquo en menterie, de chassé-croisé en péripétie, le texte savamment dosé et les dialogues acérés de Ray Cooney nous emportent dans un vaudeville endiablé qui bat certainement le record de portes qui claquent précédemment détenu par Feydeau.
Tous les ingrédients du genre sont là : confusions, cris, méprises, positions allusives, inventions saugrenues, fausses sorties, …
Mais au-delà de ces éléments classiques, c’est le discours aux répliques pimentées qui se révèle être un petit régal.

La mise en scène diablement énergique de Bernard Lefrancq ne fait qu’amplifier le tourbillon d’imbroglios imaginés par Ray Cooney.
Le choix des acteurs a ici toute son importance. Ainsi, le duo des deux amis (Pascal Racan - Michel Poncelet), menteurs, affabulateurs et délicieuses victimes fait merveille face aux comportements féminins ( ?) presque raisonnables de Catherine Claeys et Manuela Servais.
Katia MahiChat et souriseu et Antoine Motte (dit Falisse) ne s’en sortent pas mal du tout et ne souffrent aucunement de la comparaison avec leurs aînés. 
Mais derrière les performances de Pascal Racan et de Michel Poncelet, on ne peut rater l’excellente composition de Jean-Paul Dermont en truculent papy plutôt olé olé.

Si la rentrée politique et financière s’annonce lugubrement sombre, celle du Théâtre des Galeries est, elle, audacieusement rieuse et se révèle un sérieux remède à la morosité ambiante.

A se faire prescrire de toute urgence !

Spectacle vu le 09-09-2009
Lieu : Théâtre Royal des Galeries

Une critique signée Muriel Hublet

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