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La Souricière
Un meurtrier pour huit menteurs
Intrigue et comédie…
Un mariage anachronique ?
Pas tant que cela.
Agatha Christie, comme à son habitude, brosse un portrait sardonique de la bourgeoisie de son époque (mais les mentalités ont-elles tellement évolué ?).
Elle a soigneusement créé huit personnages très opposés, quasi typés qui, forcés au huis clos par une tempête de neige, soumis à la pression d’une enquête pLa sourcièreolicière et témoins d’un meurtre vont devoir cohabiter, survivre et pour certains affronter un passé douloureux.

Délicieusement surannée, la pièce a plus de 50 ans et bat tous les records de longévité.
Elle est à l’affiche à Londres depuis sa création.
Et depuis chaque spectateur garde très judicieusement le silence sur le dénouement.
Je ne romprai avec la tradition et vous révéler le nom du (ou de la) coupable.

Mais où est donc le secret d’une telle longévité ?
Peut-être tout bonnement dans sa sobre et élégante beauté.
Pas grands d’artifices, pas d’exagérations,  pas d’esboufffres, mais simplement un décor soigné (Francesco Deleo), de bons comédiens et une mise en scène (Fabrice Gardin) respectueuse de cet authentique cachet anglais.
D’accord, La souricière est incontestablement et très logiquement moins délectable que la lecture des romans.  Il est en effet impossible d’inclure théâtralement, les descriptions pointues, l’accumulation de petits détails, les fines touches qui s’assemblent pour former un mystère bien ficelé.
Essayer de le faire serait proposer au spectateur une représentation longue et forcément endormante.

Fabrice Gardin réussit à en rendre l’âme et l’esprit.
Entouré d’une brochette d’acteurs qui s’identifient à merveille aux personnages imaginés par Lady Agatha, il a concocté un spectacle savoureusement british.
Tristan Moreau est le jeune artiste en pleine quête identitaire.
LouiLa sourcièrese Rocco incarne superbement une mégère ronchonneuse, tandis qu’Yves Claessens se mue major distingué.
Gwen Berrou est la froide garçonne, Frederik Haùgness l’inspecteur dépassé par les évènements, Toni d'Antonio l’italien exubérant, David Leclercq le mari jaloux et  Stéphanie Van Vyve la jeune épouse limpide et complexe.

N’hésitez donc pas à vous transformer en détectives et à rechercher vous aussi l’assassin de Maureen Lyon.
Un seul indice …
Il y a un meurtrier et … huit menteurs

Spectacle vu le 14-10-2009
Lieu : Théâtre Royal des Galeries

Une critique signée Muriel Hublet

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