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Les Belles-Soeurs
Quand on épouse un homme, on épouse aussi…
Les Belles-SoeursLes Belles-Sœurs d'Eric Assous nous fait les témoins indiscrets d’une pendaison de crémaillère qui va dégénérer.
L’informaticien Francky (Bernard Cogniaux) et Nicole (Catherine Claeys) la ménagère popote s’installent à la campagne et ont invité les deux frères de Francky et … leurs épouses.

Si les hommes sont soudés par une solide affection, ces dames n’ont pas grand-chose en commun.
Mathilde, l’intello acide (savoureuse Marie-Paule Kumps) mariée à l’avocat Yvan (un Pierre Pigeolet veule à souhait) râle sans vergogne sur le fait de devoir se farcir une réunion familiale.
Christelle (Marie-Hélène Remacle) et ses vêtements de marque mènent à la baguette David (Bernard Sens) le débonnaire dentiste.
L’irruption de Talia (Hélène Couvert) de la secrétaire de Francky va mettre le feu aux poudres et faire exploser des années de silence et de bienséantes convenances.

Le Théâtre des Galeries casse décidément (et intelligemment) son image.
Trop souvent considéré comme un établissement embourgeoisé et vaudevillesque qui ne présente que des spectacles de portes qui claquent, il nous propose avec Les Belles-Sœurs un texte contemporain, délicieusement aigre-doux.
Les personnages ne sont pas des héros, mais des hommes et des femmes comme vous et moi, avec leurs faiblesses, leurs petits (et grands) défauts et leurs qualités.
Dans cette confrontation avec la vérité et dans le jugement contenu dans le regard des autres, ils doivent affronter la jalousie, la rivalité et faire face à l’usure qui mine depuis longtemps leur union.
Intelligente, la mise en scène de Martine Willequet, sobre et efficace, déflore le couple avec beaucoup de véracité et de tendresse.
Aidée par les dialogues percutants d'Eric Assous, elle évite adroitement l’écueil du stéréotype et nous propose des personnages humains et attachants.
On regarde avec attendrissement leurs faiblesses, on savoure les répliques fielleuses et si l'on se demande jusqu’où peut dégénérer une telle situation, il est difficile de ne pas s’interroger sur nos propres réactions.Les Belles-Soeurs
Serions-nous tout aussi veules, naïfs ou encore pareillement intransigeants et revanchards ?

Spectacle vu le 16-02-2010
Lieu : Théâtre Royal des Galeries

Une critique signée Muriel Hublet

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