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La danse de l'albatros
Vieillir...
La danse de l'albatros   La hantise de tout un chacun.
Il suffit de regarder les publicités pour voir le nombre de spots pour les crèmes antirides, les colorations, les effets liftant, les antifuites, les colles hyperadhésives, etc.
Cette phobie de paraître son âge, d'être vieux, de quitter la catégorie des jeunes loups se vit désormais d'autant plus mal que nous vivons dans une société d'apparences où l'image que l'on projette est devenue essentielle.

Il suffit de prendre en exemple le célèbre démon de midi pour en être convaincu.
L'homme (et la femme) perd pied aux premières ridules ou aux premiers cheveux blancs.
Dans La Danse de l'albatros, Gérald Sibleyras épingle malicieusement ces travers dans une comédie de mœurs pas piquée des vers.
Thierry (Jean-Claude Frison), zoologue bourru, assume mal sa cinquantaine.
Il vit désormais avec une jeune fille de 30 ans sa cadette (Lisa Debauche).
Emporté par le stress de la décrépitude, il s'esquinte en sport et autres activités de remise en forme pour projeter une image dynamique.
Soulever des haltères ou fréquenter des cours de salsa ne sont pas toujours recommandés.  Même s'ils agissent comme une sorte de pommade morale, mais le corps n’apprécie pas forcément ce genre de traitements.
Un malaise va donc rappeler à ce zoologue bourru l'âge de ses artères et lui flanquer en fameux coup au moral.
En repos forcé dans sa maison de campagne, il ressasse ses déconvenues et se remet en questions.
Sa sœur en instance de divorce (Nicole Colchat) et son ami de toujours (Pascal Racan) l’ont rejoint.
Et dans ce jardin campagnard, chacun égrène sa solitude et ses vues sur la vie.La danse de l'albatros

Si l'action est assez réduite, toute la truculence de la pièce tient dans ses dialogues.
Gérald Sibleyras a imagé 3 quinquagénaires très différents et de leurs différences de caractère jaillissent des propos intelligents, piquants ou cruels.
Cyniques, mais pleines de bon sens, les réflexions fusent et susciteront bon nombre de rires, l’opposition entre la naïveté bonne enfant de Pascal Racan et la misanthropie grogneuse de Jean-Claude Frison.
Dans le décor de Thierry Bosquet et la mise en scène de Toni Cecchinato, qu’on ait des tendances rebelle ou qu’on perde 5 neurones toutes les 10 minutes, on ne peut que se régaler de ces propos jouissifs et caustiques.

Spectacle vu le 05-03-2010
Lieu : Théâtre Royal du Parc

Une critique signée Muriel Hublet

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