Charleroi, Tournez Collège !!!
Qui aime bien … Châtie bien
Charleroi aime ses édiles communaux.
Et comme dit le proverbe … Qui aime bien … Châtie bien.
Faut dire qu’aux Molières et Mocassins, ce n’est plus de l’amour c’est de la vénération …
On ne s’étonnera donc pas que la sanction soit à la mesure de l’adoration : féroce, moqueuse, parfois affectueuse, mais toujours piquante.
La petite troupe et ses écrivains (Francis Groff, Françoise Ory, Patrick Vanesse, Demetrio Scagliola, Dominique Cabiaux, Gérard Monseux et Jacques Delmeire ) collectionnent à longueur d’année les bêtises des petits et grands carolos (le théâtre envisage d’ailleurs d’agrandir ses réserves par manque de place).  Ils pèsent la stupidité, soupèsent l’ironie, croquent les travers comiques, imitent les tics agaçants, repèrent les manies marrantes, scrutent avec intérêt le baromètre politique (qui est décidément bien fou au Pays Noir) pour concocter un produit décapant et acide… La Carolo Revue.

Inévitablement, au vu des allées et venues multiples et à rebondissements, des accessions au trône, des éjections brutales, des coups de Jarnac, des chausse-trappes, des évictions politico-politicardes, elle mérite bien son titre de Tournez Collège avec en leitmotiv un des refrains délicieusement choisi … Au suivant !

Entre flonflons, paillettes, strass, humour, tendresse et nostalgie c’est toute une ville qui se rit de ses déboires (pour ne pas en pleurer).
Du mariage de Van Cau à sa complainte angélique, des admiratrices de Léon Casaert déçues aux groupies de Paul Magnette (Mais qu’est-ce qu’il a ce Paul ?), de la jérémiade de Lucien Cariat qui clame  J’ai pris une pelle à Marcinelle à Super Viseur, de Ryan Air Blues à la leçon de vandalisme avec Comment casser les vitres à Charleroi, rien ni personne n’est épargné. Di Rupo, Mogi Bayat, Françoise Daspremont, Jean-Pierre De Clercq,  la facile excuse On a tout reçu dans s’état là, ... tout y passe et contrairement au tiercé, ici dans l’ordre ou le désordre, le rire est toujours gagnant.

Entre humour et dérision, entre émotion et nostalgie, la troupe du Petit Théâtre de la Ruelle propose deux heures plaisantes à la découverte de quelques petites perles ou de quelques joyeuses gaudrioles.  Elle offre un spectacle généreux, qui décape le vernis politisé pour réveiller l’esprit frondeur des P’tits (et des grands) Spirou.Allez zou …
A qui le tour de s’asseoir sur le Grand Manège de Tournez Collège ?
Qui va oser ?
Attention défense de descendre avant la fin des … applaudissements.

Spectacle vu le 21-12-2007
Lieu : Petit Théâtre de la Ruelle
Une critique signée Muriel Hublet

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