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Jeunesse Blessée
Les oiseaux noirs
Jeunesse blesséeGrandir, passer un cap, s’affirmer, s’ancrer dans le monde adulte et surtout accepter ce changement parfois brutal voilà le dilemme auquel trois trentenaires sont confrontés.

Falk Richter, auteur allemand, nous propose de découvrir ce déclic, cette prise de conscience au cours de trois nuits marquantes (une par personnalité).

Noir de noir le propos cru de Jeunesse blessée se veut à la limite du choquant, n’étant aucun voile pudique sur la douleur, la sexualité ou les troubles émotionnels.
La scénographie quasi brute de Alex Harb recentre, encore plus si cela était possible, les yeux du public sur la désespérance de cette jeunesse qui refuse de vieillir, de tourner la page, de renoncer à ses espoirs inaboutis, à ses expériences irréalisées.
Le passé, les souvenirs révolus et les souhaits à jamais dilués dans l’éther de la réalité deviennent un regret taraudant qui fait dire, comme un leitmotiv, à nos trois déboussolés mon cœur se consume lentement.
Homosexualité, hétérosexualité, drogue, rock, déni de l’enfant à naître, refus de s’assumer, alcool, violence, ne sont que les syJeunesse blesséemptômes d’une peur panique qui entraîne un repli sur soi, une impossibilité de à communiquer son désarroi.

Anne Tismer, Fabrice Adde, Yoann Blanc sont comme de pathétiques oiseaux noirs, bouillonnants d’énergie, ivres de libertés qui, sans cesse, se cognent aux barreaux d’une cage, qui se rétrécit de jour en jour.
La mise en scène de Falk Richter crée un monde un peu irréel, une sorte de réalité décalée, qui rend cette présentation un peu plus étrange, dérangeante, voire volontairement urticante.
Il mêle intimement agresseur et victime, les superpose, les fait se confondre dans une série de volte-face déconcertantes, provocantes et excessives.

A réserver à un public averti (cfr scènes de nudité)

Spectacle vu le 27-02-2009
Lieu : Théâtre National - Grande Salle

Une critique signée Muriel Hublet

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