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Contre-Jour
Un grand écran tendu sur la scène…
Sommes-nous au cinéma ?
Pas du tout, nous allons retrouver ou découvrir un genre un peu méconnu, le théâtre d’ombres.
Mais qu’est-ce donc ?

Des zones de lumières vont apparaître et révéler des visages, des personnages, des textes et de l’action.
En arrière-fond sonore, une voix nous raconte l’histoire de Charlemagne, l’empereur à la barbe fleurie, de sa femme la douce Blanche Fleur et du félon chevalier Macaire.
Images étranges qui interpellent en permanence.
Mais de quoi sont-elles faites ?
On regarde fasciné ces deux cercles de lumières, curieux, intrigués par la prochaine image à venir, on espère identifier un nouveau truc et peu importe si l’histoire est un peu simplette, la magie réside dans l’intrigant visuel.
Si de-ci de-là, on identifie des morceaux de tulle, une platine à tarte, d’autres seront à tout jamais un mystère.
Mais après l’heure de représentation, à la fin de ce drame épique, les manipulateurs nous invitent à passer derrière l’écran, à découvrir leurs secrets.
Et là, on pénètre dans un univers presque magique.
Tout le spectacle est fait d’une cinquantaine de manipulations inventées par l’esprit fertile de Michel Jamsin le plasticien bien connu de certains milieux artistiques.
Une tache de sang qui s’agrandit est faite de confiture étalée entre deux morceaux de plexiglas, ce personnage hideux aux contorsions grotesques est fait de plastique et manipulé par deux piques à brochettes, un titre fait de superpositions de taches de couleurs, la nuit qui couvre une figurine est créée par du lait qui coule.
Et c’est là que réside le plus grand plaisir du spectacle, découvrir l’envers du décor, mesurer le travail réalisé, l’ingéniosité inventive qui se cache derrière le récit, apprécier le doigté des manipulateurs contraints quasi à l’exploit, à la course contre la montre figurée par une bande sonore préprogrammée.

Passer derrière le rideau est en soi un petit moment privilégié, qu’on apprécie donc à sa juste valeur, et qui rend Contre-jour particulièrement appréciable.

Spectacle vu le 28-11-2007
Lieu : Théâtre du Grand Midi - XL

Une critique signée Muriel Hublet

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