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L'emmerdeur
Savoureux !L'emmerdeur
Qui ne se souvient pas de Jacques Brel et Lino Ventura dans cette confrontation entre la froideur d’un tueur à gages et le pathétique d’un homme au bord du suicide.
Loin d’être nouvelle cuisine, le nouvel assaisonnement made in le maître Francis Veber himself est d’une fraîcheur assez incomparable, tout y est finement dosé et ne peut donc que provoquer des rires jouissifs, sans jamais laisser le public sur sa faim.
Daniel Hanssens et Pascal Racan reprennent au théâtre ce duo cinématographique mémorable.
Le premier enfile le costume du malheureux Pignon, un pot de colle incroyable, désespéré, en plein chagrin d’amour, profiteur et légèrement con.
Pascal Racan devient Ralph Milan, l’homme au fusil à lunettes, qui va se faire exploiter, manipuler par un voisin de chambre plutôt envahissant.
L’emmerdeur est devenu une pièce sobre, sans excès, qui laisse la part belle aux regards, aux mimiques et aux petits gestes plutôt que de tomber dans la facilité des cris, des gestes grandiloquents et des claquements de portes, trop souvent l’image que l’on se fait du vaudeville classique.
Les répliques fusent, sans une once de lourdeur, l’invasion bon enfant de François Pignon commence.
Le pot de colle en devient presque attendrissant à force d’entêtement tandis que le tueur au sang-froid frôle la crise de nerfs.
Savoureux !
Ainsi, voir Pascal Racan, drogué, s’endormir dans sur le ventre de Daniel Hanssens, et ce dernier lui caresser doucement les cheveux, si c’est d’un drolatique incroyable, semble d’un naturel presque confondant.
Les deux acteurs nous offrent un duo de première bourre et portent sur leurs épaules tout le succès de la pièce.
Il faut cependant citer les apparitions plutôt cocasses de Nicolas Buysse en psychiatre plutôt coincé.L'emmerdeur

C’est vraiment sans crainte que l’on peut faire de L’emmerdeur un des plats théâtraux de cette fin d’année tant la pièce est délicieusement épicée, se déguste sans modération, laisse planer dans la salle un chaleureux fumet d’hilarité et fait entendre l’agréable crépitement des applaudissements bien mérités.

Spectacle vu le 11-12-2007
Lieu : Centre Culturel d'Uccle

Une critique signée Muriel Hublet

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