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L’allée du roi

Entre fiel et miel…l’émotion
L’allée du roi Histoire d’une époque fastueuse et complexe, épopée au féminin, la vie de Françoise d’Aubigné est comme un roman volumineux, richement relié, un volume précieux qui recèle secrets et révélations.
Volontairement recluse dans une cellule monacale, elle cherche dans la religion son dernier asile.  Âgée désormais de 84 ans, elle évoque sa vie, sans tabous et sans secrets.
La misère, l’opulence, l’opprobre, l’esclavage, la haine, la vengeance, le devoir, la rigueur, l’envie, la solitude, l’amour, elle a tout connu cette fille de bagnard devenue Reine de France.L’allée du roi
De la pauvreté de sa naissance à la veuve Scarron, de la Marquise de Maintenon à seconde épouse de Louis XIV, elle retrace un parcours chahuté, chaotique fait de petits bonheurs, de grandes détresses, de beaucoup de droiture et d’ambition.
Sa retraite ressemble à une bibliothèque où chaque livre est une histoire, un secret, un escalier dérobé, un trésor caché, elle va enfiler un costume après l’autre pour faire revivre sous nos yeux Madame de Maintenon.

Jacqueline Bir sur scène pour la dernière fois ?
Ce sont les dires de la comédienne elle-même. 
L’Allée du Roi serait donc une forme d’adieu au théâtre de création bien que la pièce ait déjà été jouée il y a 17 ans sous le titre l’Ombre du Soleil au Théâtre du Parc.
Si on connaît le feu sacré des acteurs pour les planches, le public préfère croire en la solennité de ces adieux et ovationne littéralement l’actrice franco-belge.
S’il y a un peu d’au revoir dans ces clameurs, le principal va pourtant à la prestation étonnante de la comédienne elle-même.
Seule en scène, elle est tout à la fois Françoise et son entourage, elle change de voix, devient Ninon de Lenclos ou le roi Louis.
Calme et douce, elle raconte et évoque.
Piquante et mutine,  elle est la femme forte et droite aux réparties cinglantes.L’allée du roi
Sa raucité inimitable voilée, elle devient la femme fourbue et glacée qui attend la mort.
Jacqueline Bir passe ainsi d’un jeu à l’autre sans à coup, d’une manière fluide, innée, on croirait voir la Marquise de Maintenon, ne plus être au théâtre tant elle réussit à subjuguer avec un texte historique ou presque au langage châtié et presque d’époque.

Un moment théâtral exquis à ne pas rater.

Spectacle vu le 26-03-2008
Lieu : Théâtre Royal des Galeries

Une critique signée Muriel Hublet

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