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Le Premier
Le PremierIsraël Horowitz nous propose une fable philosophique qui extrapole sur certains de proverbes bien connus.
Qui va à la chasse perd sa place et Les premiers seront les derniers deviennent l’occasion de créer une comédie grinçante qui égratigne allégrement notre désir farouche d’être et de paraître.
L’absurde prend ici toute son amplitude dans la symbolique d’une ligne blanche tracée au sol et dans le féroce besoin d’être le premier.
Tout est bon pour y arriver : ruse, tricherie, provocation, coup de force, minauderies, esbroufe.
L’honnêteté et le respect de l’autre s’effacent face à mensonges et corruption.
Michel Huisman signe une mise en scène précise et dynamique (bien que par instants à la limite de paraître excessive), qui dans un décor expurgé de tout superflu, laisse la part belle à la satire vitriolée d’Israël Horowitz.
L’auteur israélien explore notre noirceur intrinsèque, notre généreuse tendance à nous rouler dans la fange et notre capacité à ourdir, mine de rien, les pires atrocités.Le Premier
Ses propos acides sont habilement amplifiés et concrétisés par le travail sans faille des cinq comédiens.
Ils nous proposent cinq reflets, à peine théâtralisés, de nos comportements.
La grande brute bornée (Christophe Destexhe), l’illuminé exalté (Laurent Tisseyre), le BCBG coincé  (Stéphane Ledune),la garce vénale (Sylvie Perederejew) et le cocu malingre et plaintif (Jaoued Deggouj) se révèlent plus que véridiques.
Servi par une excellente distribution, ce texte piquant, caustique et noir à souhait explore avec un humour corrosif sur les méandres de l’âme humaine.
A ne pas rater.

Spectacle vu le 06-02-2009
Lieu : Théâtre des Martyrs - Atelier

Une critique signée Muriel Hublet

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