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Lily et Lily
Lily et Lily Créée dans les années 80, spécialement pour la pétulance de Jacqueline Maillan, Lily et Lily est une pièce de boulevard tonique, pleine d'entrain et loufoque.
Dernièrement remis au goût du jour par ses auteurs, Barillet et Grédy, le spectacle n’a pas pris une ride et reste une machinerie précise, qui ne tolère aucune faille, mais qui génère une folie déjantée et haute en couleurs.
Lily célèbre star du cinéma est une peste, une droguée, une alcoolique qui en fait voir de belles à son agent et à ses domestiques.
D’excès sexuels en mariage avec un faux comte russe, de cures de désintoxication en provocations, elle collectionne les fredaines comme d’autres les petites cuillers.
Proie idéale pour les journalistes, elle est entourée d’un essaim bourdonnant, particulièrement agacé par le comportement fantasque de la diva.
Effrayée par les turpitudes de Lily et inquiète pour le sort de son âme, sa bigote agricultrice de sœur jumelle, Déborah, va arriver dans ce monde de strass et paillettes presque comme un cheveu dans la soupe.
Pas tout à fait en effet, car elle fait son entrée juste au moment où la dernière frasque de la prima donna l’empêche d’assumer ses obligations.
Providentielle, l’arrivée de Déborah sera donc l’occasion d’accumuler les quiproquos les plus farfelus. Lily et Lily

Le Théâtre de la Flûte Enchantée s’attaque là à un fameux morceau théâtral.
Maris (Jean-Pierre Bruno et Jean-Luc Duray), amant (François Bartels), journaliste (Muriel Audrey), imprésario (Robert Dubois) ou personnel de maison (Manuella Ammoun et Gérard Gianviti), il n’y a pas de petits rôles, chacun doit tenir la distance et maintenir le rythme à un train d’enfer.
Le propos est en effet très léger, quasi cousu de fil blanc et seul ce tempo effréné permet de faire oublier pour quelques trois heures (avec entracte) les invraisemblances qui émaillent un scénario cousu main pour la grande Jacqueline …
Maillan n’est hélas plus.
C’est un homonyme de prénom, Jacqueline Préseau, qui assume ce rôle-titre difficile : enchaîner pas moins de 19 changements de costumes et endosser deux personnalités diamétralement opposés (au départ, même si sur la fin, le comportement des deux sœurs s’harmonise quel que peu).
La garce excentrique et dominatrice qui mène son entourage à la baguette et la nunuche grenouille de bénitier vont alterner dans une prestation chronométrée qui ne tolère aucun retard ou grain de sable dans son horlogerie minutieuse et dans sa mise en scène stricte et rigoureusement précise (signée Jean-Luc Duray).Lily et Lily
Un vaudeville débridé, une démesure volontairement excentrique, une petite touche de kitch et quelques paillettes pour un cocktail pétillant et corsé comme on les aime pour les fêtes de fin d’année.

Spectacle vu le 29-11-2008
Lieu : Théâtre de la Flûte Enchantée

Une critique signée Muriel Hublet

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