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Le Magnolia
Entre deux amours, il faut trouver ses racines
Marie, Antoinette, deux prénoms pour une seule femme.
Elle (Ingrid Mareski) conjugue l’amour Le magnolia au pluriel.
Marie à la campagne avec Adrien (Alain Cerrer), un architecte paysager, Antoinette à la ville avec Julien (Ludovic Girard), un étudiant en théâtre.
Deux amours, deux hommes, deux lieux, deux vies.
Entière, Marie-Antoinette elle se partage entre les deux hommes, voltige de l’un à l’autre, y butine le meilleur. Comblée, elle se retrouve dans ces deux amours, un peu différents, mais qui se complètent à merveille.
Elle va de l’un à l’autre et transporte avec elle un magnolia en pot.
Elle est au fond d’elle un peu comme cette pauvre plante… à la recherche d’un endroit où s’enraciner enfin.
Elle hésite, elle épie les preuves d’amour, elle redoute les fêlures.
Mais elle jongle aussi avec le mensonge et, inévitablement, tout va, un jour ou l’autre, s’effondrer sous les assauts dévastateurs de la vérité.

Jacques De Decker a surnommé sa pièce Le Veau-de-Ville et le Veau-des-Champs.  Un titre très proche de la vérité, car c’est à une forme de vaudeville qu’il nous convie.
Fine mouche, il évite le côté comique facile des portes qui claquent pour nous offrir, derrière l’ironie de cette situation, un récit tendre et le portrait émouvant d’une femme en mal d’amour.
Le magnolia reprend les classiques quiproquos qu’entraîne la double vie de Marie-Antoinette.  Derrière la farce, Jacques De Decker nous offre un texte subtil, tout en douceur malgré les quelques belles réparties et les petites pointes d’humour qui l’émaillent.

Le magnolia Sous la direction Alain Cerrer (qui ne se contente donc pas de jouer Adrien), Ingrid Mareski créée un personnage de femme tout en finesse et contraste.  Toute la fois mutine, pétillante, elle laisse apparaître une grande fragilité, un immense besoin d’être aimée, d’être rassurée.
Dans un décor tout en noir et blanc (scénographie de Anne Solène Ortoli), composé de grands blocs blancs, qui, ingénieusement,  au gré de l’action et de la position que leur donnent les acteurs deviennent bibliothèque, comptoir de pharmacie, bar ou lit, les impressions se mélangent, les sentiments s’emmêlent pour créer une valse hésitation entre tendresse et chair, entre petits mensonges et grandes omissions, entre amour et tendresse.
Alfred de Musset l’a clairement dit : On ne badine pas avec l'amour.
Marie-Antoinette l’apprendra, elle aussi, un peu à ses dépens.
Jacques De Decker fait de son Magnolia voyageur un marivaudage moderne, sensible et attendrissant.

Spectacle vu le 18-08-2007
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)

Une critique signée Muriel Hublet

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