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La Cruche cassée
Quand la justice se juge …

La cruche cassée est la preuve d’un acte plus qu’indélicat.
Un homme s’est introduit dans la chambre de la jeune Eve.
Sa mère, Dame Marthe, porte plainte, débris à la main, contre son fiancé.

Les voilà au tribunal, devant le juge Adam, le jour de visite de l’inspecteur judiciaire.
Le pauvre a pourtant déjà fort à faire pour amadouer ce rigide fonctionnaire et cacher ses propres lacunes.
Malheureusement pour lui, l’odieux suborneur de jeune fille, l’homme responsable de cet horrible méfait n’est autre que lui-même.
Juge et parti, accusé et bourreau, ce diable d’homme va tout tenter pour se disculper.

Un peu lente, cette farce allemande se révèle bouffonne grâce au jeu de son acteur principal et à la mise en scène particulièrement dynamique de Frédéric Bélier-Garcia.
Si la fin est prévisible dès les premières minutes, tout le plaisir de La Cruche cassée réside justement dans tous les efforts du pauvre juge pour cacher sa culpabilité.
Et à ce jeu, l’acteur belge Jan Hammenecker excelle et donne à la pièce tout son relief avec une truculence incomparable.
La farce gentillette se transforme en plaisante bouffonnerie.
Le texte qui date des années 1800 prend un tout autre relief dans une scénographie baroque qui mélange les siècles.  Les costumes d’époque voisinent avec un juke-box, la charrette tirée par les chevaux avec un micro.
L’anachronisme amuse et rajoute une petite couche à ce texte vieillot, délicieusement rajeuni par le talent de son comédien principal et des ses comparses : David Migeot en greffier rusé,  Christelle Cornil en expressive servante ou  Agnès Pontier en Dame Brigitte plutôt délirante.

Pour une fois on appréciera donc le proverbe …
Tant va la Cruche à l’eau qu’elle se casse … pour nous divertir.

Spectacle vu le 29-01-2008
Lieu : Théâtre Le Public - Grande Salle

Une critique signée Muriel Hublet

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