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On a feulé chez Mr Sloop
Un tigre pour ronronner de plaisir
On a feulé chez Mr Sloop Empotée et ahurie, Alexine Touche doit témoigner au tribunal.
Domestique chez les Sloop, elle va relater les évènements de cette fameuse nuit, celle où tout a basculé.
Sur la scène du Théâtre du Méridien, c’est Sandra Zidani qui se glisse dans la peau de cette servante presque lunaire.
Immobile sur son drôle d’échafaudage (une scénographie d’Alain Collet), pour mieux faire comprendre son récit, elle va évoquer une galerie d’une vingtaine de personnages riches en couleur.
On assiste donc à une jolie performance de comédienne qui, de la voix et du regard, devient le maître de maison à l’accent anglais, son acariâtre et frustrée épouse ou le flic bruxellois.
Écrite en 1979 par Bernard Mazéas, la pièce n’a pas pris une ride.
Les dialogues sont précis, calibrés au millimètre pour mieux jouer entre burlesque et émotion.
Au-delà de la truculence, de la simplicité naïve et du bon sens très terre-à-terre, d’Alexine Touche c’est le couple qui est scruté comme à la loupe.
Ce sont les fêlures, les silences, le poids des renoncements et des non-dits qui sont mis en exergue dans cette tragi-comédie.
L’émotion est donc sans cesse sous-jacente derrière l’humour des situations volontairement absurdes ou cocasses.

Catherine Brutout en confiant ce rôle a Sandra Zidani, permet à l’humoriste de mettre en avant ses qualités scéniques et son registre dramatique.
Si elle adapte discrètement le texte à notre belgitude, on lui reprochera peut-être un excès de longueur.
La pièce d’une heure dix à l’origine prend ici une dizaine de minutes de plus. 
On a surtout cette impression de lenteur sur la fin.
On sait que tout est joué, on a deviné l’issue de ce drame familial.
Cette sensation de tout percevoir comme au ralenti agace un tantinet là où jusqu’alors on avait savouré la fraîcheur candide de l’ensemble.

Mais cette remarque somme toute anodine ne doit pas nuire à un spectacle pour le reste très équilibré, qui navigue habilement entre humour et émotion et qui permet à Sandra Zidani se dévoiler sous une nouvelle facette.

Spectacle vu le 30-09-2009
Lieu : Théâtre du Méridien - Salle Nord

Une critique signée Muriel Hublet

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