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Qui est le véritable inspecteur Dupif ?
Cluedo dans un Théâtre anglais
Qui est le véritable inspecteur Dupif ?L’anglais Tom Stoppard marie les genres dans Qui est le véritable inspecteur Dupif ?
Le spectacle est difficile à résumer.
Inutile même d’essayer faute de devoir tenter de décrire une histoire  volontairement embrouillée, saccadée, fait de répétitions, de redites, de doublages de scènes par différents comédiens et de pas mal de rebondissements..
Un seul fil rouge, le papotage de deux critiques de théâtre.
Bien plus que d’assister à une représentation, les deux quidams vont se trouver embringués dans son déroulement, devenir acteurs peut-être bien malgré eux.
Qui est qui ?  Qui fait quoi ?
Ce sera à vous de (tenter de ?) mener l’enquête, de partir à la recherche de ce diable d’inspecteur Dupif.
Qui est le véritable inspecteur Dupif ?
Pour sa dernière pièce de la saison, le Théâtre de la Toison d’Or vous fixe donc un rendez-vous loin d’être monotone ou tristounet qui se joue allègrement des codes et des règles pour surprendre, amuser et dérider.
Derrière la pointe d’humour très british, la mise en scène d’Olivier Massart s’en donne à cœur joie pour marier gestes posés et poseurs, théâtralisation à outrance, lapsus toujours involontaires, emphase et grandiloquence.
Par instants, il rythme même l’action un peu à la manière d’un vieux film qui défilerait un peu trop vite.
Il réussit ainsi à imprimer une véritable marque de fabrique sur le décor désuet d’un manoir anglais (un joli travail de Dominique Maertens) coupé du monde par le traditionnel brouillard.
Les costumes de Jackie Fauconnier rajoutent une touche particulièrement kitsch à la tenue générale des comédiens.
Toni D'Antonio nous offre ici une prestation de tout premier plan et donne vigueur et passion à Grosabeau (Un des deux critiques), Philippe Rasse en Mr Delalune  a fort à faire pour lui donner la réplique avec un égal brio.
Côté féminin, Laurence Bibot et Joséphine De Renesse sont les deux greluches volontairement stéréotypées et Nathalie Uffner la bien nommée Mme Chaperon, domestique aussi discrète qu’envahissante.
Mais bien plus que de mettre quelques noms à mettre en exergue, le travail ici est le fruit d’une collaboration de toute une équipe et d’une complicité de tous les instants sans lesquels le résultat s’en ressentirait un tantinet.

Un dernier détail à préciser, pour mieux vous faire encore percevoir le style de la pièce, son humour et son autodérision, Tom Stoppard était lui-même critique de théâtre.Qui est le véritable inspecteur Dupif ?
Son texte distribue allégrement des petits coups de griffes sur les aspirations et l’état d’esprit de ses confrères, mais surtout sous couvert d’une trame policière, il distille avec brio les éléments qui font le succès de tout bon vaudeville : gags, parodies, quiproquos et touches burlesques.

Inutile de vous munir d’une loupe ou d’une bouffarde anglaise pour vous rendre à une des représentations, venez simplement l’esprit ouvert et vous repartirez les bras chargés de bonne humeur et d’une douce satisfaction.

Spectacle vu le 10-04-2008
Lieu : Théâtre de la Toison d'Or

Une critique signée Muriel Hublet

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