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Où sont les hommes ?
Et n'oublie de ... vider les poubelles
Dernièrement le théâtre a beaucoup donné la parole aux femmes, entre les vagins bavards et œillades voilées, les hommes se devaient de relever le gant, d’y aller Où sont les hommes ?eux aussi de leurs confidences.

Loin de nous installer confortablement sur l’oreiller, ce sont dans les pissotières, que Patrice Mincke et Nicolas Dubois vont se dévoiler.
Ils vont s’y retrouver régulièrement, se confier l’un à l’autre, tout au long de leur vie et s’y révéler humains et fragiles.
Derrière l’image du macho, du père, de la force tranquille et stable se dessine le portrait plus complexe de l’homme.
D’un être qui peut pleurer (mais pas en public), aimer, faire les courses et la lessive (pas trop souvent) jouer avec les enfants, sortir les poubelles, allumer le barbecue, mais aussi d’être incapable de réparer la voiture (quoique) ou d’être autre chose qu’un sac à bière fan de foot.
L’image basique va voler en éclat, s’affiner, se multiplier, de transformer.
Entre Georges Clooney, Aldo Maccione ou la grande Zaza quelle est la place du fiancé, du copain, du père, du fils, du conjoint?

Les petites saynètes se succèdent rapidement, chacune révélant une facette parfois ironique, parfois tendre, entre humour et émotion.
Pas de ton forcé, de complaisance, pas d’impression d’exagération dans le propos des  deux auteurs comédiens don le mérite est d’oser parler de ce malaise, de cette difficulté à vivre et à être, face à tant de contrastes, contraires et autres oppositions floues ou franches.
Loin d’être autobiographiques, leurs mots se suivent, les impressions s’enchaînent et parfois se ressemblent pour nous montrer un portrait tout à la fois simpliste et complexe de quelqu’un qui se cherche, sans trop se trouver ou se retrouver en lui-même.
Parfois un peu fouillis, parfois pertinente,Où sont les hommes ? parfois un peu compassée, l’image que dessinent les deux compères se veut trouble, tel le schéma actuel, en pleine mutation, à l’image moderne d’une famille qui se construit, se structure et se recrée chaque jour un peu différemment.

Le spectacle ne répond pas à la question Où sont les hommes ?
On le comparerait presque à un gigantesque poteau d’orientation qui pointe dans de multiples directions.
Chacun y découvrira son chemin pavé d’humour, à la découverte d’un homme  … nouveau ?

Spectacle vu le 14-02-2008
Lieu : Théâtre de la Toison d'Or

Une critique signée Muriel Hublet

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