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Petits meurtres entre nous
Avez-vous l’âme de Sherlock Holmes ou de Miss Marple ?
Une sirène d’alerte …
Tout le monde se réunit dans le hall …
Quatre domestiques rigides et compassés arrivent, la mine lugubre.
Petits Meurtres entre nousIls annoncent le meurtre de leur employeur le Baron d’Arras, actuellement réfugié dans ce lieu désaffecté qu’est l’Atelier 210.
Il avait quitté précipitamment son château de Modave pour fuir l’avancée allemande et s’était terré avec son entourage et sa domesticité à l’abri des regards dans les caves et les combles du théâtre.

Dans une promenade qui nous emmènera du garage à la réserve, de l’atelier de danse à l’arrière-scène, chacun des quatre serviteurs va pompeusement emmener une partie du public à la rencontre des différents habitants du lieu.
Personnages étranges, complexes, sur qui posent tous les soupçons.
Chacun avait ses mobiles pour commettre l’acte odieux.
Chacun, tour à tour, va s’en défendre, distiller des indices accusateurs envers les autres, tenter de se disculper dans des monologues émouvants, revanchards ou parfois cocasses.
De Mathias Lelong (Stéphane Stubbé), majordome compassé, pingouin en gants blancs, servile et serviable, qui remâche haine, rancœur et jalousie ; d’Adèle Dollier (Pascale Vander Zypen), gouvernante hystérique et instable au passé trouble et confus ; d’Henri Rolin (Christian Dalimier) peintre barbouilleur, profiteur et flagorneur ou de Marguerite d’Arras (Évelyne Rambeaux) épouse ivrogne, lucide et délaissée ;  qui a donc tué le Baron d’Arras avec un poignard dans le bureau ?

La question ressemble à un Cluedo géant, la solution sera révélée lors de la confrontation des quatre protagonistes.  Réunis dans la grande salle, ils se livreront à une série de réquisitoires, d’accusations et disputes à l’envi, de surprises en rebondissements, d’alliances en désaccords, ils livreront les dernières parcelles de vérité.
Ils émaillent leurs discours de citations volontairement oiseuses ou d’extraits de chansons pour offrir une fin délicieusement surréaliste et déjantée à cet insolite périple d’investigation.
Si l’on remarque des petites différences dans les jeux des comédiens ou dans les comportements, c’est nettement voulu, car la partition a été écrite à quatre paires de mains, chacun distillant son personnage à son gré pour retrouver les autres dans un grand sketch final qui rompt tout à fait avec la pompe et le décorum qui ont entouré chaque rencontre et même avec les règles du théâtre classique.

Une plaisante promenade et un spectacle plus qu’original pour vous emmener jusqu’au 31 décembre sur les traces de Sherlock Holmes ou de Miss Marple.

Spectacle vu le 05-12-2007
Lieu : Atelier 210

Une critique signée Muriel Hublet

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