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One Human Show
Marocain, Marollien, Flamand, Wallon, Bruxellois et Belge, Sam Touzani clame son appartenance à ce monde, notre monde, notre pays.
Il parle de l’immigration de ses parents,  de l’arrivée de son père Mohammed, qui va décharger des sacs de farine toute sa vie, à celle de sa mère Rhama femme de ménage chez Philips, de leur premier appartement avec une seule chambre.
Il évoque sa naissance, sa jeunesse dans un quartier … sensible où la maison des jeunes c’est  2 pièces, 2 tables de ping-pong, 4 raquettes… 140 jeunes.
Coincé entre ses deux cultures, Sam Touzani en a pris le pire et le meilleur pour nous dresser des portraits incisifs ou vitriolés de nous-mêmes et de nos comportements.
Pas de haine, pas d’intolérance, ni d’injustice.  
Des baffes, il y enOne Human Show aura pour tout le monde.  
Police, justice, bourgeoisie, royauté, égalité des sexes, iman, Proche-Orient, 11 septembre, préjugés, drogue, tout y passe dans un melting pot géant.
Mais à l’arrivée, ordre ou désordre, ce n’est pas comme au tiercé, on est tous gagnants.
Sans préjugés dans une salle bigarrée, très hétérogène, les beurs à côté des blancs belges, les prolétaires près des nantis, le jeune voisin de  la vieille, tous ont rit, tous ont trouvés plaisir à un spectacle généreux qui loin d’être uniquement une critique acerbe de notre société est aussi le portrait d’un homme dans la complexité des éléments disparates qui l’ont construit.
En étalant sa vie et ses souvenirs sur scène, c’est l’immigration qu’il dessine, ses rêves, ses réveils douloureux, sa frilosité, sa générosité, ses difficultés, sa générosité, son incompréhension, son repli sur soi, son intégrisme, sa volonté, son sourire.  
C’est aussi la triste peinture des dérives de tous  bords qui ont suivi.
One Human Show est comme un cri humaniste, qu’on voudrait unanime, un appel à la paix et à la tolérance, à la fin de la haine et de l’incompréhension.
Il ne sera, hélas probablement, pas entendu plus loin que les portes de la salle de spectacle.
Il ne restera peut-être pas en mémoire que le temps de faire quelques pas dans la rue, mais il aura eu le mérite d’avoir existé et d’avoir réuni pendant près d’une heure trente les extrêmes, ceux qui se fuient, se craignent, s’ignorent ou se snobent.
Et si l’espace de 90 minutes, une petite graine de tolérance, par hasard, avait pu se déposer sur le bord d’un esprit, même d’un seul, ce serait formidable non ?

Spectacle vu le 03-10-2007
Lieu : Atelier 210

Une critique signée Muriel Hublet

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