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The Wild Party
La blonde Queenie était encore dans la beauté de l'âge
Quand, sur scène, elle remuait ses avantages.
Regard charbonneux.
Lèvres de feu
Dans un visage laiteux.
Quelles épaules
Quelles hanches
Quel cul

Putain …quel cul !

D’emblée, le ton est donné.  La voix rauque Benoît Verhaert nous entraîne dans une soirée infernale, une sombre nuit des années 20.
The Wild PartyTout est noir et sombre, seules les hanches de Queenie semblent onduler au rythme de la poésie.  Qui dit poésie, entend rimes et balancements et pourquoi pas en fermant les yeux, imaginer le déhanchement lascif de cette jeune femme (jadis interprétée par Raquel Welch dans un film éponyme) danser et swinguer au son d’un orchestre de jazz, bien réel lui.

Voilà très sommairement résumé ce spectacle (reprise d’une création de 2002 au (défunt) Cercle et qui a été peu tourné jusqu’à présent).
Presque trop même, car il est difficile de rendre l’ambiance d’intimité, de complicité que réussissent à créer les quatre musiciens et le narrateur.
Pas vraiment un concert, pas tout à fait du théâtre non plus, The Wild Party est un mélange hybride, surprenant et séduisant des deux.
Frederik Haùgness a imaginé une mise en scène ou plutôt une sorte de canevas. Tout en adaptant le sulfureux poème de Jospeh Moncure March (censuré à sa sortie en 1928), il a eu l’intelligence et la finesse d’y laisser beaucoup de souplesse.

Loin d’offrir un spectacle réglé comme du papier à musique, les quatre musiciens et le narrateur s’engouffrent avec délectation dans le moindre espace pour improviser.  On perçoit la connivence et l’amitié qui lie les cinq bougres qui s’amusent, jouent à se surprendre, ajoutent un effet imprévu de ci delà ou encore interpellent le public.

Si l’ensemble surprend de prime abord, très vite l’amusement arrive et on se laisse séduire par l’acteur et emporter par les 4 jazzmen.
Benoît Verhaert joue avec ses tripes, son corps, et sa voix. Il semble vibrer, comme transcendé, au son de la musique.
Il n’a pas seul les mérites du spectacle même s’il y contribue pour une belle part.
Rien de mieux donc de le paraphraser pour parler de ses complices.
Avec Mathieu Vandenabeele au piano, Samuel Gerstmans  à la basse, Laurent Delchambre à la batterie et Grégory Houben à la trompette.

Ambiance noire, poétique, totalement impudique et surtout très jazzy assurée chaque soir. 
Mais, à coup sûr, The Wild Party ne sera jamais deux fois le même.

Spectacle vu le 15-09-2007
Lieu : Atelier 210

Une critique signée Muriel Hublet

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