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J’attends un enfant… Et vous…?
Une flûte sur la fesse ?
Salle d’attente d’un gynécologue.
Un panneau défense de fumer devient un cendrier.
Deux fauteuils, une table basse (sans les magazines périmés de rigueur), un thermos, des tasses, tout s’y décline en blanc et noir, en yin et yang.
Au milieu de cette pseudo harmonie, deux femmes.
Vêtues à l’identique, seule la couleur de leur robe et des accessoires et surtout leurs caractères diffèrent.
La première (prometteuse Céline Robaert), auréolée de blanc est lumineuse, elle espère un petit ange.
La seconde (Muriel Audrey), toute en noir, est plutôt acrimonieuse, elle a des jumeaux et ça lui suffit bien.
Elle semble avoir un malin plaisir et une délectation toute vipérine à rabaisser cette future mère, à l’angoisser, à lui noircir le plus possible des neufs mois qui l’attendent.

Pendant 45 minutes, elles vont à elles deux, avec en voix off Jean-Luc Duray (également à la mise en scène)  le gynécologue pontifiant et blasé qui tente de rassurer et d’abreuver de conseils paternalistes, dresser un portrait ironique, caustique et parfois drolatique de la grossesse.

Revisite rapide de la bible de Laurence Pernout (J’attends un enfant), ce spectacle au titre presque ressemblant, n’apprendra que bien peu de choses.
Elle semble juste une forme d’exutoire pour opposer la joie d’être enceinte, de sentir bébé grandir dans son ventre, de ressentir le plaisir de ses premiers mouvements à celle des vergetures, sciatique coincé, constipation, nausées, changement d’humeur, épisiotomie, varice, péridurale et autres joyeusetés.

Décrite par son auteur, Annie Rak, comme une pièce racontant de façon drôle les neuf mois d'attente avant la naissance de bébé, on demeure un peu perplexe devant le résultat.
Difficile de dire où le bât blesse, le texte, l’adaptation, la mise en scène, mais en ressortant de la salle de théâtre on reste un peu frustré par une impression manifeste de manque, d’insatisfaction globale.
Si l’on en croit les superstitions ancestrales, J’attends un enfant… Et vous…?  est à déconseiller aux femmes enceintes.  Car si, comme le prétendent les commères, une frustration de la mère entraîne une trace identique sur la peau de bébé, on pourrait voir naître à Bruxelles, une série de poupons tout roses et dodus avec sur la fesse gauche … une tache en forme de flûte.
Bien que … ne serait-ce pas une marque de naissance originale ?

Spectacle vu le 30-05-2008
Lieu : Théâtre de la Flûte Enchantée

Une critique signée Muriel Hublet

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