Ils s’aiment
Un peu ? Beaucoup ? A la folie ou… Pas du tout ?
Qui ne connaît pas cette comédie à sketches signée Muriel Robin et Pierre Palmade.
Qui n’a jamais entendu parler du massacre de la BMW, de la croisière sur le Nil, de la perruque, de l’agrafeuse, de la pintade à vider ou de la Pov dinde ?
C’est avec plaisir que nous les retrouvons et redécouvrons sur scène.
Oui, redécouvrir, car quelque soit les interprètes d’un soir ou plus, chacun s’approprie tout ou partie des 12 des petits textes écrits par les deux comiques français.

Delphine et François, sous les traits de Muriel Audrey et Jean-Luc Duray, vont nous faire revivre une belle histoire d’amour, par le petit bout de la lorgnette… c'est-à-dire par l’humour décapant de leurs scènes de ménage.
Des vacances offertes à madame Mère aux retards perpétuels de Delphine, de sa façon déplorable de conduire à la suffisance infernale de son mari à peine coincé, de leur esprit étroit sur le monde à leurs infidélités, tout y passe dans l’ordre (ou le désordre) mais le public, dans la salle ou dans le foyer se régalera des querelles de ce couple décidément très prolixe en mauvaise foi, mensonges et autres dissimulations.
Installés dans des fauteuils de skaï rouge, avec au-dessus de la tête un punching-ball et pour rythmer l’ensemble la musique des films de Rocky et des sonneries de gong pour arbitrer (si cela est possible) ce combat au quotidien.
Delphine et François, c’est un peu vous (et très peu moi ?) tant les portraits dressés sont finement étudiés, hautement réalistes et à peine improbables.
Muriel Audrey et Jean-Luc Duray, copains dans la vie, s’en donnent à cœur joie, dans une complicité bon enfant, pour nous faire rire, alterner mimiques, cris d’animaux, vols de pintade, injures en tout genre et surtout n’hésitent pas à mettre le public dans la confidence de leurs errements matrimoniaux en le faisant participer activement ou en l’interpellant régulièrement.

Cette nouvelle version de Ils s’aiment (déjà jouée il y a quelques années ailleurs par ces deux acteurs) ne mérite donc pas le soupir désabusé d’un Encore ça !
Ils y instillent leur fraîcheur, leur tempérament, lutinent agréablement le public et le principal…
Ça marche !  On rit de bon cœur et on s’amuse à nouveau de ce qu’on croyait à tort usé et trop rabâché.

Spectacle vu le 02-03-2008
Lieu : Théâtre de la Flûte Enchantée
Une critique signée Muriel Hublet

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