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Boomerang
Isabelle dévide sur Pierre tous ses sarcasmes.
Froidement, de manière quasi chirurgicale, elle tranche vif tous les esBoomerangpoirs de son étudiant.
Depuis quatre ans pourtant, ce dernier se paie avec constance les cours d’art dramatique donnés par l’ancienne actrice.
Pourquoi agit-elle ainsi ?
Comment va réagir le jeune homme ?

Bernard Da Costa nous livre une empoignade perverse, sadique et vicieuse.
Féroce et violent, son propos est double.
Il se veut caustique et fielleux mais laisse aussi transparaître les fêlures et les faiblesses des deux tortionnaires.
Bourreau et victime se confondent dans ce duel où la démolition psychologique, la cruauté règnent en maîtres.
Les esprits cartésiens constateront avec regret que  les tenants et aboutissants semblent avoir été totalement évacués du récit, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les interprétations.
Mais le texte interpelle sur l’impitoyable d’une société qui ne fait pas de cadeau et nous questionne sur nos propres réactions face à un tel dénigrement.
Boomerang
Oscar Dubru dirige discrètement, mais efficacement, Jacqueline Préseau et Christophe Marchal.
On se demandera simplement pourquoi il a choisi de commencer la pièce par une longue citation.


Jacqueline Préseau se révèle ici complexe entre garce abjecte et femme blessée.
Christophe Marchal, pour son premier rôle au Théâtre de la Flûte Enchantée, montre un jeu tout en finesse et en regard, tout en démontrant si nécessaire sa force rageuse.

Entre fiel et bile, un affrontement brutal et sulfureux fait de retournements perpétuels, comme un boomerang qui part et revient, mais ne se dépose pas toujours délicatement dans la main de son lanceur.

Spectacle vu le 18-10-2009
Lieu : Théâtre de la Flûte Enchantée

Une critique signée Muriel Hublet

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