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Sur les traces de Siddhârta
Un conte entre spiritualité, sérénité et philosophie
Sur les traces de SiddhârtaSiddhârta est un nom qui ne vous dit probablement rien, mais si on vous dit Bouddha, vous percevez de suite de qui il s’agit.
C’est la vie de cet homme qu’a choisi de nous narrer la Compagnie Biloxi 48.
Christine Delmotte (également à la mise en scène) et Paul Emond ont adapté le roman de Thich Nhat Hanh.
Comme le présentent si bien les acteurs en début de spectacle le texte fait 500 pages.
Difficile donc de le présenter tel quel.
Les deux adaptateurs ont donc choisi des moments évidents et forts pour nous faire percevoir le cheminement intérieur de Siddhârta avant qu’il ne devienne l’Eveillé, le Bouddha.
La suite du récit reprendra certains des faits majeurs qui ont émaillé la vie du guide spirituel.
Un sujet difficile qui laissait craindre le pire et qui fait découvrir un petit bijou de sensibilité et de spiritualité.

Une scène quasi nue, au sol des tapis, quelques coussins et des bols chantants (bols de prière tibétains), le fond est fait d’une toile translucide qui servira d’écran pour des projections d’images ou du théâtre d’ombres.
Sur scène, ils sont huit.Sur les traces de Siddhârta
Deux conteurs, Alexandre Trocki et Janine Godinas, une danseuse Myriam Szabo, Siddhârta- Bouddha Olivier Coyette, les autres Jaoued Deggouj, Emmanuel Dekoninck, Christophe Destexhe, Bach-Lan Le-Ba-Thi feront les autres rôles au gré du récit.
Tous vêtus d’un pantalon sombre, et d’une chemise blanche (noire pour les conteurs), ils représentent un ensemble et une simplicité presque volontairement uniforme.
L’écueil d’offrir un texte trop théologique ou philosophique est habilement évité pour proposer un conte, l’histoire d’une vie, empreinte d’images, d’exemples et de paraboles.
On perçoit mieux (ou découvre) ainsi la personnalité de l’homme qui est à l’origine du bouddhisme.
Si certains déplorent que le texte soit resté trop en surface et ne soit qu’une modeste histoire, beaucoup en apprécieront cette simplicité et la richesse intérieure qui pourtant en sous-tendent tout le propos.

Sans jamais tomber dans le mysticisme, la dévotion ou l’intellectualisation à outrance d’une croyance, Sur les traces de Siddhârta distille subtilement des principes de vie simples, tel un calme serein et une ouverture du regard vers l’extérieur.
Loin de tenter de convaincre ou de persuader, il place simplement en avant l’homme.
C’est véritablement un ensemble qui nous est proposé, sans encens, sans robes safran et autres évidences religieuses.
Musiques, danses, chants, textes et images se marient pour créer un havre de spiritualité, une aura paisible et tranquille qui s’installe sur toute la salle.
Pas un bruit, à peine une toux de temps en temps et une fois la dernière note éteinte, un silence de quelques instants comme si le public avait besoin d’un second souffle avant d’applaudir. Sur les traces de Siddhârta

Sur les traces de Siddhârta est donc à voir sans craindre la prise de tête.
Elle s’apparente plus à la transmission d’un message, d’un flambeau idéologique qu’à une pièce de théâtre.
Une union plus que surprenante et plaisante donc.
On y déplorera peut-être qu’Olivier Coyette s’il possède le physique de l’emploi, ne possède pas la sérénité de visage qui est l’image que nous avons tous en mémoire du Bouddha et qui chez l’acteur s’apparente trop souvent à un petit air sardonique.
On y appréciera par contre le travail de la danseuse Myriam Szabo et la superbe voix de Bach-Lan Le-Ba-Thi.
Si tous les autres sont impeccables, on félicitera encore Janine Godinas de sa prestation juste et sensible et son adresse à transmettre impressions et émotions malgré quelques petits trous de mémoire.

A voir, à découvrir, à partager et à méditer juste pour sa sérénité et son ancestrale sagesse.

Spectacle vu le 19-04-2008
Lieu : Théâtre des Martyrs - Grande Salle

Une critique signée Muriel Hublet

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